Chronologie de la controverse sur
le sel
1972 Dahl et coll., Étude clinique écologique
et animale en faveur d'un lien sel - pression artérielle.
1973 Gleibermann
et coll., Revue de 27 études écologiques suggérant
une relation linéaire directe entre sel et pression artérielle.
1979
Cooper, Stamler et coll., Etude intrapopulation de plusieurs centaines
d'enfants scolarisés suggérant une relation " pas entièrement
négative " entre sel et pression artérielle.
1979
Simpson
D'après lui, les rats de Dahl (1973) ne deviennent hypertendus
qu'en recevant l'équivalent de plus de 500 g de sel pour l'homme
- " probablement hors du champ de la comparaison "-.
1984 McCarron
et coll., Analyse suggérant que le sel est sans danger et que le
calcium et le potassium protègent contre l'hypertension.
université de Portland
1988
Tungstel Pedoe, Smith et coll., (SHHS Scottish Heart Health Study) Étude
de 7300 hommes écossais ne trouvant aucune relation entre apports
sodés et pression artérielle.
Les résultats du suivi à dix ans ont été publié
en 1998 : les apports sodés ne sont pas liés aux affections
coronariennes.
1988
Intersalt, Etude de 52 populations de 200 personnes montrant une relation
faible ou inexistante entre sel et pression artérielle mais affirmant
une relation entre sel et augmentation de la pression artérielle
avec l'âge.
Sur les 52 populations, 4 étaient - comme les Yanomamo- des communautés
primitives, ayant une pression artérielle basse et des apports
sodés inférieurs à 3,5 g par jour ; elles étaient
aussi différentes pour pratiquement toutes les autres variables
des 48 communautés provenant de
pays industrialisés, qui avait une pression artérielle plus
élevée. Les 48 populations industrialisés n'admettaient
pas de relation entre apports sodés et pression artérielle.
Les populations ayant les apports sodés les plus forts, par exemple
celle de Tianjin en Chine (14 g par jour) avaient une pression artérielle
moyenne de 119/70 mmHg, tandis que celles qui avaient les apports sodés
les plus bas (une population Afro américaine de Chicago, avec 6
g/j) avaient une pression artérielle moyenne de 119/76 mmHg. Seul
le poids corporels et la consommation d'alcool étaient corrélés
à la pression artérielle dans cette comparaison.
Aujourd'hui, la majorité des chercheurs interviewés par
Science, dont des membres d'Intersalt comme Daan Kromhout et Lennart Hansson,
interprètent cette étude comme négative : "
elle n'a pas montré que la pression artérielle monte si
vous mangez beaucoup de sel. "
1991
Cutler et coll., Méta-analyse de 27 essais cliniques trouvant que
la réduction sodée diminue la pression artérielle
chez les hypertendus et les normo-tendus.
1991
Law et coll., Revue de 24 études écologiques et de 14 études
intra-population ainsi que de 78 essais cliniques trouvant que la relation
sel-pression artérielle était " nettement plus forte
" qu'on pourrait le penser et augmente avec l'âge.
1995 Denton
Les chercheurs ont mis en avant un modèle de chimpanzé sensible
au sel. Mais comme l'indique Harlan, " il est improbable " qu'un
quelconque modèle animal d'hypertension artérielle puisse
rendre compte de ce qui se passe chez l'homme.
1996 Midgley et coll.,
Méta-analyse de 56 essais cliniques concluant à un bénéfice
minime de la réduction sodée et ne recommandant pas une
réduction des apports diététiques en sel.
1996
Intersalt revisité, Ré-analyse statistique des résultats
originaux d'Intersalt trouvant une association forte entre sel et pression
artérielle.
1997 Cutler et coll.,
Méta-analyse de 32 essais cliniques concluant que le bénéfice
de la réduction sodée est net, et soutenant les recommandations
diététiques.
1997 TOPH II, Essais
cliniques conduits chez 2400 sujets, montrant qu'une réduction
à long terme des apports sodés est difficile à maintenir
et réduit peu ou pas la pression artérielle.
1997 Appel et coll.,
(DASH) Essai clinique conduit chez 459 sujets montrant que des facteurs
diététiques autres que le sodium ont un effet important
sur la pression artérielle.
1998 Graudal et coll.,
Méta analyse de 114 essais cliniques recommandant une réduction
globale des apports sodés.
1998 Méneton, article dans la Recherche
sur le sel et l'hypertension, lie sel et hypertension.
Il affirme qu'un régime trop riche en sodium et trop pauvre en
potassium expose au développement de l'hypertension et donc des
maladies cardio-vasculaires et que l'industrie agro-alimentaire introduit
trop de chlorure de sodium dans les aliments.
2002
L'AFSSA organise à Paris un colloque intitulé "Sel
et Santé". Deux jours de tables rondes ont réuni
des experts scientifiques et des diverses industries agroalimentaires.
Cette conférence a lieu dans le cadre du programme gouvernemental
nutrition santé. Ce plan a été lancé en 2001
par la Direction Générale de la Santé, il sera mis
en oeuvre jusqu'en 2005.
Source article de Gary Taubes paru dans Science (vol 281, 14 août
1998)
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