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Les compagnies pétrolières
On se doute bien que les grandes compagnies pétrolières, dont le fond de commerce reste en grande partie l'exploitation et la distribution de pétrole, sont très concernées par la controverse. De plus en plus elles sont poussées à se prononcer sur la question du pic pétrolier, pour plusieurs raisons :
Nous allons ici présenter trois compagnies (BP, Total, Shell) qui semblent les plus intéressantes dans le débat :
BP et Total sont plutôt à mettre dans la première catégorie alors que le second groupe concerne surtout Shell qui a récemment fait scandale. Nous nous attacherons surtout à présenter leurs positions sur la prévision du pic sans se perdre dans de longues présentations d'entreprises qui sont connues pour être parmi les plus grandes sur le marché du pétrole.
British Petroleum La société ne s'avance pas clairement en affichant un chiffre précis pour l'avènement du pic. Cependant, BP est à classer plutôt parmi les optimistes et, en lisant entre les lignes de leur rapport annuel 2003, on peut voir que pour cette entité, le pic n'est pas pour demain.
La demande prévue pour 2015, en considérant qu'elle est perpétuellement croissante, n'aura aucun mal à être atteinte. En outre, il reste 40 ans de production toutes choses égales par ailleurs, sans prendre beaucoup en compte les éventuelles innovations techniques.
Total
Il s'agit de la seule compagnie pétrolière à s'être prononcée clairement en avançant un chiffre pour l'avènement du pic. A ce titre, Total fait référence dans le débat. LA COMPAGNIE française Total estime que le pic de la production mondiale de pétrole interviendra dans la décennie 2020. Cette position est exprimée par Yves-Louis Darricarrère, directeur général de la branche Gaz-Electricité du groupe, dans le « Rapport sociétal et environnemental 2003 », que Total vient de publier. « La fourchette oscille entre 2005-2010 pour les plus pessimistes, 2020-2030 pour les plus optimistes, écrit M. Darricarrère. Notre position, dans le groupe, privilégie l'hypothèse d'un pic à l'horizon 2020-2030 . » La position est d'autant plus claire à la lecture de la suite du rapport : il reste du temps pour se retourner et développer une stratégie de développement vers d'autres formes d'énergie.
Royal Dutch / Shell Cette compagnie s'est récemment illustrée dans le monde du pétrole et de la bourse, en faisant scandale à propos de ses estimations de réserves. En effet, on se souvient du chiffre de 20% : il s'agit de la surévaluation qui a été faite, et qui a coûté cher à la compagnie puisque le cours de l'action a brusquement chuté lorsque cela a été mis en évidence. Cet événement est d'autant plus intéressant dans le cadre de notre controverse qu'il invite à prendre des précautions face aux chiffres et estimations donnés par les compagnies pétrolières en générale. Enfin le poids des déclarations de Shell dans le débat s'en trouve, comme on peut s'en douter, diminué du fait d'un manque de crédit. Néanmoins, voici les déclarations les plus directement liées à notre étude.
Un commentaire très simple s'impose : Shell est malgré tout à classer dans le camp des optimistes. Mais dans quelle mesure peut-on croire ces déclarations ? Cet incroyable optimisme ne serait-il pas justement une contre-attaque en vue de rassurer le marché?
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