A l'origine, nous étions attirés par les évènements de la Révolution Orange et par le débat polémique et médiatique qui tournait autour d'une possible manipulation. Cependant, à cause du manque d'éléments d'origine scientifique de ce côté-là, nous nous sommes éloignés de notre pôle d'attraction pour tenter d'avoir plus globale et plus étendue des proportions de notre objet d'étude.

Nous nous sommes alors intéressés à un débat qui, depuis quelques années, tourmente le monde des sciences politiques : celui tournant autour de la transitologie. En effet, autour de la Révolution Orange, les rumeurs médiatiques parlent d'organisations qui formeraient des groupes d'activistes pour qu'ils apprennent à fomenter des révolutions non violentes. Or, s'il y a formation, c'est qu'il y a eu, de la part des organisations « enseignantes », théorisation de la méthode d'apprentissage et surtout il y a eu conceptualisation de ce qui est enseigné. Or, comment conceptualiser la « fabrication » d'une révolution non violente ?

C'est en nous posant cette question que nous sommes arrivés au débat autour de la transitologie. En effet, la transitologie tente de conceptualiser et de créer des modèles permettant de « fabriquer » une transition démocratique.

Ainsi, nous avons étudié dans un premier temps cette controverse incluse dans le milieu des sciences politiques. Durant cette période, nous avons donc dû nous éloigner de notre objet d'étude que sont les transitions démocratiques non violentes, et plus particulièrement la Révolution Orange en Ukraine.

Dans un second temps, une fois cette controverse étudiée et modélisée, nous nous sommes replongés dans les articles qui nous avaient semblé trop polémiques au premier abord, dans les sites internet qui nous avaient posé des problèmes par leur manque de lisibilité. Riches de l'enseignement tiré de la première partie, nous avons ainsi tenté de dépasser la simple surface polémique pour toucher à ce qui est l'essence de la question sous-jacente à tous ces débats journalistiques : quel chemin est celui qui mène des théories transitologiques à leur application dans la réalité ?

On ne faisait auparavant que ressentir cette question qui amène aux polémiques sur une possible manipulation, sur les autres alternatives à la transition, sur les bilans de la consolidation... Par exemple, si l'on veut faire le bilan d'une consolidation, c'est que l'on veut juger d'un choix, ce choix étant basé sur des conseils, ces conseils étant basés sur des théories. Et ce sont ces théories que nous avons touché du doigt dans la première partie. A la lumière de cette prise de conscience, nous avons détaché quelques éléments de ce chemin : la liste n'est pas complète, mais ses éléments sont assurés par les sites officiels eux-mêmes. Nous avons préféré limiter le nombre d'éléments plutôt que d'en rajouter dont les sources n'étaient pas fiables. Néanmoins, ce que l'on a obtenu nous permet quand même de procéder à quelques analyses intéressantes du processus.

Nous avons donc séparé en trois cette partie consacrée aux questionnements liés aux transitions démocratiques non violentes :