L’enfoncement du lit est imputable à deux causes majeures : les gravières et/ou le barrage de Grangent (éventuellement couplé avec celui de Villerest). Toute la discussion consiste ensuite à déterminer la part de responsabilité de l’un ou de l’autre. Tout d’abord observons en quoi ces deux phénomènes pourraient en être responsable :
Une gravière dans la plaine du Forez
Le barrage de Grangent
L’histoire commence en 1957 à
l’ouverture du barrage et l’installation progressivement de
plus de 150 gravières le long des berges du fleuve. Mais les
vrais problèmes apparaissent avec un rapport de la DDE 42
daté de 1978 qui dénonce l’impact néfaste
des gravières sur les écosystèmes. S’en suit
l’interdiction d’exploitation dans le lit mineur de 1982.
Une des deux causes supposées apparaît résolue.
Mais le tout est de savoir si l’enfoncement a continué
depuis où s’il s’est progressivement stoppé.
Cette information reste tue puisque les relevés du niveau du lit
ont été trop irréguliers pour tirer des
conclusions sur les causes de cet affaissement.
Il est possible que les gravières n’aient pas fait tant de
dommages que cela et que ce soit surtout les sédiments retenus
par le barrage qui aient favorisé l’enfoncement ;
auquel cas l’interdiction d’extraction n’avait que
peu d’intérêt (bien sûr d’un point de
vue écologique la suppression de ces exploitations a
été de toute façon bénéfique). Une
autre hypothèse serait celle du tout gravière :
elles ont été la seule cause de cet enfoncement soudain
et toutes les discussions autour de l’aménagement du
barrage n’ont pas lieu d’être. Mais la
troisième plus inquiétante n’imputerait cela ni aux
gravières, ni au barrage mais à un aménagement urbain
trop important, un endiguement poussif, un phénomène
naturel d’un fleuve contraint dans son itinéraire...
Ce flou artistique sur les causes de l’enfoncement résulte
du fait que les deux relevés dont on dispose pour quantifier cet
enfoncement sont espacés de plus d’un siècle et que
tout peut avoir influencé le lit de la Loire dans ce laps de
temps. La question est alors de savoir si actuellement on a à
faire dans la plaine du Forez à une quête
désespérée pour atténuer l’effet de
paramètres insignifiants ou à un combat raisonné
pour des améliorations concrètes. Cette indécision
quant aux causes de l’enfoncement ne participe donc pas à
contrer l’attentisme ambiant devant ce problème
nécessitant une réponse la plus rapide et efficace
possible.
M. Steeger, chef du service hydraulique de la DDE 42, nous a tout de
même confié qu’à la DDE « ils
espéraient que l’enfoncement soit du aux
gravières » car ainsi le problème serait
déjà résolu.
Cette indécision caconise donc des études pour suivre
l’évolution de l’affaissement, en percevoir les
causes et diagnostiquer l’action adéquate à mener.
Cela demandera encore quelques dizaines d’années.