Les spécialistes

 

Parmi les spécialistes, nous avons distingué:

 

La DDE

La DDE a la charge d’assurer le libre écoulement des eaux. Les responsables sont donc concernés par les problèmes posés par l’affaissement du lit de la Loire. Comment ont-ils l’intention d’améliorer la situation et en ont-ils réellement l’intention ?
Un entretien avec Mr Steeger, responsable du fleuve Loire dans le secteur de la plaine du forez nous en a beaucoup appris sur la question. Il nous a paru clair que la DDE a conscience qu’il sera nécessaire d’agir pour retrouver le caractère sauvage du fleuve. Cependant, les problèmes liés à l’enfoncement ne semblent pas assez importants pour lancer des travaux.
Pour l’instant, aucun travail de grande ampleur n’a été mené. . Les raisons sont doubles :
Tout d’abord, Mr Stijer nous a clairement dit que les causes de l’enfoncement du lit de la Loire ne sont pas encore totalement définies. Nous savons pour l’instant que les deux principales causes de l’affaissement sont le barrage de Grangent et la présence de carrières. Cependant, nous ne connaissons pas la part relative de chacune de ces causes. Jusqu’en 1980, nous savons que le lit de la Loire s’est affaissé et en conséquence, les gravières ont été interdites dans le lit mineur de la Loire. Depuis 1980, nous ne connaissons pas l’évolution de l’enfoncement et il est donc difficile de savoir à quel point le barrage est responsable de l’affaissement.
Ensuite, si l’on suppose que le barrage est responsable de l’enfoncement du lit. Le problème est que les sédiments transportés par le fleuve restent derrière le barrage ce qui provoque une diminution du débit solide dans la partie aval du fleuve et une perturbation de son équilibre. Il est impensable pour Mr Steeger de supprimer ou déplacer ce barrage de Grangent. ne une autre bonne raison de ne pas le détruire. La DDE pourrait envisager des opérations pour rattraper l’accumulation de sédiments au pied du barrage et ensuite pour retrouver un flux normal de charge solide. Cependant, Mr Stiijer se plaint d’une absence de solutions viables. Il est impensable de faire circuler des camions afin d’amener les sédiments de l’autre coté du barrage. En outre, toute solution qui consisterait à faire passer les sédiments dans des tuyaux ou des filtres semble peu réalisable car les sédiments sont mélangés à une vase épaisse qui n’a aucun intérêt pour la Loire.

Le discours des responsables à la DDE reste au conditionnel : « il faudrait faire des études et des recherches ».

 

La SOGREAH

La SOGREAH est un groupe indépendant de conseil et d'ingénierie, spécialisé dans les domaines de l'eau, de l'environnement, de l'énergie et de l'aménagement urbain.
Intervenant à la fois comme cabinet de conseil et société d'ingénierie, en études, en maîtrise d'oeuvre ou en assistance au maître d'ouvrage, la SOGREAH réalise des études, à la demande de la DDE, concernant les problèmes liés à l’affaissement du lit du fleuve. Pour protéger la faune, la flore et les habitants, la DDE élabore des plans de prévention des risques. Pour cela, cette dernière demande à la SOGREAH d’effectuer des études sur le terrain pour délimiter des zones réglementées. Il en résulte des interdictions de construction plus ou moins restrictives. Cependant, ces études n’aboutissent pas encore à de réel projet de restructuration, la DDE ne portant pas un intérêt majeur à ces problèmes.

 

Les hydrogéologues, chercheurs.


De nombreux chercheurs ont travaillé et publié des études concernant l’évolution de l’affaissement du lit de la Loire. Nous avons été particulièrement concernés par une étude réalisée par D. Mimoun et Didier Graillot, chercheurs à l’école des Mines de St Etienne. Leur rapport intitulé « Evolution de l’enfoncement du lit mineur de la Loire amont » aboutit à la mise en place d’un espace de liberté, qui idéalement est un espace de préservation réservé au processus géodynamique du fleuve. Dans l’ensemble, les chercheurs publient des rapports qui montrent que le problème est réel. Selon eux, des mesures sont nécessaires mais aujourd’hui nous en sommes encore au stade de compréhension des phénomènes. Par exemple, les phénomènes de transport de charge solide ne sont pas encore totalement compris. Même si les chercheurs semblent avoir compris les enjeux de cet affaissement, ils n’ont aucune marge de manoeuvre pour débloquer des fonds et pour mettre en place de nouveaux projets.

Le nombre d'études demandées reste assez faible, ainsi, nous ne disposons que de deux mesures permettant de se rendre compte de l'affaissement. Une datant de 1870 et une autre de 2000. Les associations sont souvent celles qui poussent à mener de nouvelles études visant à mieux comprendre la dynamique du fleuve.