Plusieurs hypothèses sont actuellement
envisagées pour palier la retenue des sédiments par le
barrage de Grangent. Elles nous ont été exposées
principalement par notre interlocuteur de la FRAPNA puis discutées par M.Steeger.
L’idée globale serait de prendre les sédiments
artificiellement accumulés au pied du barrage et de les
transporter en aval pour combler l’enfoncement du lit. Pour ce
faire différentes solutions sont envisagées
Dans toutes ces solutions persiste un
problème général : les sédiments du
fond du barrage sont pollués. En effet, sur la rive gauche de la
Loire, juste un peu en amont du barrage se situait la vallée
industrielle de l’Ondaine. L’activité principale y
était le traitement chimique de métaux lourds et de
charbon. A cette époque la Loire était un
véritable égout à ciel ouvert et depuis la
fermeture de ce site la décantation a permis une
amélioration de la propreté de l’eau. Le
déplacement des sédiments entraînerait une
propagation de cette pollution dans toute la partie aval du fleuve.
En plus de ce problème de pollution, il s’avère que
les sédiments qui peuplent le fond du barrage sont
recouverts ou entremêlés d’une vase épaisse
dont il est impossible de les séparer. Elle sera capable de
boucher les puits de captage en aval si elle était
déposée en intégralité devant le barrage.
En effet, lors de vidanges, il s’est déjà produit
des incidents de ce genre. Ainsi, il a été
décidé que la vanne de fond ne serait plus ouverte et que
pour l’inspection des parois du barrage des plongeurs
suffiraient.
Donc même si on trouvait une solution réellement viable
pour le transport des sédiments, la pollution de ces derniers et
la vase conséquente qui les emprisonne serait autant de
problèmes sur lesquels il faudrait encore se pencher.
Pour palier au problème de pollution, on pourrait imaginer par
exemple d’extraire les sédiments plus haut dans le
cône de sédimentation, dans une partie en amont de la
vallée de l’Ondaine. Seulement le dispositif de transport
serait alors forcément plus lourd.
Toutes ces solutions proposées sont avant tout des idées
sans fondement technique réel. André Ulmer milite pour
que des études soient réalisées sur ce
thème cherchant à chiffrer ces différentes
possibilités ou à en envisager de nouvelles. Avant de
crier « c’est trop cher » il faudrait avoir
une idée de l’ordre de grandeur du prix de cette
réhabilitation.
Le transport de sédiments serait avant tout une tentative de rétablissement d’une situation plus qu’un effort de résolution du problème à long terme. Pour viser plus loin dans l’avenir certains écologistes préconisent donc la suppression du barrage mais on peut aisément discerner les nouvelles échauffourées qui se déclencheraient. La base nautique de Saint-Victor d’une part établie sur le plan d’eau créé par le barrage disparaîtrait et avec elle le tourisme de la région. D’autre part EDF et les communes touchant des taxes liées à la concession du barrage ne veulent pas en entendre parler et ont économiquement parlant plus de poids que les associations environnementalistes.
Au-delà de ces querelles sur les actions de grande envergure à mener, des plans de protection de l’environnement ont été mis en place, en attendant la solution de long terme qui permettrait de stopper ou de réparer l’affaissement du lit. On peut penser au Plan Loire Grandeur Nature ou au programme LIFE qui sont des instruments financiers permettant de soutenir tout projet de réhabilitation, toute étude géologique, écologique ou idée pour l’amélioration de l’environnement de la Loire. Plus concrètement le classement de la zone en ZNIEFF, en ZICO ou en ZPS a pour but de prendre soin des écosystèmes et de leur biodiversité.