Les contre-arguments scientifiques

Les critiques portant sur le contenu scientifique de SENS sont beaucoup moins nombreuses que celles portant sur la méthode.

En effet, Aubrey de Grey n’apporte pas d’éléments nouveaux à proprement parler, il met en relation des résultats déjà existants. Et vu la complexité des systèmes vivants qu’il étudie, il est difficile de prévoir les conséquences sur l’organisme des thérapies proposées. C’est pourquoi peu de scientifiques s’expriment sur le sujet avant d’avoir examiné les données expérimentales.
Mais ces recherches expérimentales promettent d’être longues et coûteuses. Les détracteurs du projet eux-mêmes considèrent que mener des recherches pour contredire Aubrey de Grey constitue une perte de temps. Le challenge du MIT Review a donc été lancé dans le but d’inciter les chercheurs à publier sur le sujet. Estep discute par exemple dans sa candidature de la faisabilité et de l’efficacité de deux thérapies: la méthode WILT et l’élimination des agrégats intracellulaires.
Aubrey de Grey a lui-même répondu point par point à toutes les objections, puis Estep a eu l’occasion de répondre. Ces trois documents ont été soumis au jury, mais le débat ne s’est pas arrêté au challenge du MIT Technology Review et s’est poursuivi, notamment sur les forums du site Internet du journal.

Le jury du challenge n’a toutefois pas été entièrement convaincu par les arguments scientifiques et méthodologiques des candidats. En effet, on reproche à ceux-ci de qualifier trop vite certains arguments de « non scientifiques », sans les examiner en détail.
C’est pourquoi chacun des deux camps clame une demi-victoire. Les éditeurs du Technology Review ont accordé 10 000$ (soit la part de récompense qui leur appartenait) à l’équipe d’Estep, pour son travail remarquable. De son côté, la fondation Mathusalem a publié sur son site, le jour du verdict, un article qui porte en sous-titre : « Le plan du Docteur Aubrey de Grey pour soulager les handicaps liés à la vieillesse l’emporte ».