En France, une fois qu’un médicament a obtenu par la Haute Autorité de Santé (HAS) son Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Il doit déposer un dossier auprès de la sécurité sociale pour être remboursé par la sécurité sociale. Ce remboursement peut être obtenu si l’instance en question considère qu’il y a une amélioration du service médical rendu par ce médicament c’est-à-dire qu’il prévient plus de symptômes, ou bien qu’il limite les effets secondaires ou encore que son efficacité est plus ciblée et donc son efficience plus intéressante. La sécurité sociale décide donc du remboursement et de la hauteur du remboursement.
Dans le cas des vaccins qui nous intéressent, ils sont tous deux remboursés à hauteur 65%. Le Gardasil a en effet obtenu son autorisation de mise sur le marché le 20 septembre 2006 et est remboursé depuis juillet 2007. Le Cervarix quant à lui a obtenu son autorisation de mise sur le marché le 20 septembre 2007, et est remboursé depuis juillet 2008.
Ce remboursement représente un enjeu financier pour l’état français puisque le remboursement représente un investissement supplémentaire pour la sécurité sociale. En effet suite à la commercialisation du Gardasil, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé a mis en place, en collaboration avec la Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés (CNAMTS), un suivi de 3,4 millions de jeunes filles et jeunes femmes. L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) estime que 1,4 million de doses de Gardasil ont été administrées. La sécurité sociale remboursant à 65% les doses, qui coûtent 135,59€ chacune pour le Gardasil, si on considère que toutes ont été remboursées, on arrive à une dépense de 189 milliards d’euros en environ deux ans. On peut penser que la vaccination va se développer, et le gouvernement va donc être amené à faire une dépense supplémentaire non négligeable chaque année.
Néanmoins sur les quelques 800 000 jeunes filles ou jeunes femmes vaccinées sur cette période, on estime que 200 000 ont reçu les trois doses, autant n’en ont eu que deux et elles sont 400 000 à n’avoir subi que la première injection. Il est toujours très difficile de s’assurer que les patientes reçoivent bien les doses prescrites. Or une vaccination non complète engendre des coûts inutiles puisqu’au final on ne peut garantir l’efficacité du vaccin pour la personne n’ayant pas reçu les trois injections. Cependant, les laboratoires assurent que le vaccin est déjà remarquablement efficace dès la première injection, on est alors en droit de s’interroger sur l’utilité des deux autres injections.
Enfin la dépense que représente ces vaccins vient s’ajouter au coût de prévention puis qu’ils ne peuvent en aucun cas se substituer au dépistage par frottis réguliers. Toutefois si les coûts de dépistage vont augmenter, les coûts de soins devraient pouvoir diminuer avec ce vaccin car la dépenses que représente les soins des lésions précancéreuses est très importante