Thèse des eaux souterraines et des hydroplaques

Naissance et développement de la thèse

Principaux défenseurs de la thèse

Des scientifiques et théologiens de la seconde moitié du XVIIème siècle et du XVIIIème siècle, avec notamment : Thomas Burnet (1636 – 1715), John Woodward (1665 – 1728), William Wghiston (1667 – 1752), Alexander Catcoot (1725 – 1779) et Jean-André de Luc (1727 – 1817).

Certains rares fondamentalistes contemporains semblent défendre une version moderne de cette thèse, dont Walter T. Brown, directeur du « Center for Scientific Creation ».

Date d’apparition de la thèse

Seconde moitié du XVIIème siècle.

Principaux ouvrages relayant cette thèse

The Sacred Theory of the Earth, Thomas Burnet

A New Theory of the Earth, William Whiston

Principales publications dans les médias

Cette thèse ancienne est presque unanimement rejetée, et apparaît peu dans les médias modernes.

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Contenu de la thèse

Description de la thèse

Thomas Burnet (1636 – 1715), dans son Sacred Theory of the Earth, tente d’expliquer les origines de la Terre d’un point de vue chrétien. En supposant que le taux de croissance de la population n’a pas varié au cours des ans, il estime la population de la Terre au moment du Déluge (quelques millénaires av. JC.) en la calculant à l’aide du taux de croissance de la population du XVIIème siècle. Suivant cette hypothèse, une grande partie de la Terre auraient été peuplée, et si l’on en croît la Bible, qui affirme que toute l’humanité a été touchée par le Déluge, le déluge aurait forcément été universel. Mais la quantité d’eau nécessaire aurait été de huit fois celle présente dans les océans modernes. Burnet imagine que la surface de la terre était lisse à l’origine (absence de reliefs), en théorisant la formation de la terre comme une sphère solide au centre, puis entourée d’une couche d’eau contenue par une croûte fine. Cette croûte aurait été générée par des particules en suspension dans l’air tombant à la surface du globe et cristallisant sous l’effet du Soleil. Burnet pense que Dieu aurait synchronisé la dégénérescence de l’homme avec les procédés naturels ayant déclenché le Déluge.

William Whiston (1667 – 1752), dans son New Theory of the Earth, reprend la structure de la Terre théorisée par Burnet, en précisant que la Terre était originellement une comète, transformée par Dieu en une planète idéale où la vie pouvait subsister. Il explique le Déluge biblique par le passage de la comète de Halley en 2349 avant JC. Sa queue composée de vapeurs aurait laissé des quantités d’eau prodigieuses à la surface de la Terre, et aurait entraîné des fissures dans la croûte. Ces fissures auraient libéré l’eau emprisonnée par la croûte terrestre, cette eau générant le Déluge.

John Woodward (1665 – 1728) tente d’expliquer l’existence de fossiles et le relief de la Terre. En reprenant la thèse d’une couche d’eau emprisonnée par la croûte, il estime que le Déluge aurait entraîné la dissolution de la croûte terrestre antédiluvienne. Après le Déluge, la gravité aurait entraîné une stratification des différentes couches, avec des fossiles déposés parallèlement à la surface lisse de la Terre. Toutefois, la chaleur interne de la Terre aurait entraîné des irrégularités de surface, avec l’apparition de reliefs.

Alexander Catcoot (1725 – 1779) pense que les catastrophes seraient responsables des reliefs terrestres. En effet, lui aussi pense que Dieu aurait créé une Terre lisse il y a 6000 ans. La Terre seraient formée par une série de couches concentriques, avec de l’air au centre et à la surface, et une bande externe constituée d’une croûte enveloppée de part et d’autre d’une couche d’eau, maintenues par la pression de l’air. Pour engendrer le Déluge, Dieu aurait simplement augmenté la pression de l’air…

Jean-André de Luc (1727 – 1817) pense que les six jours de la Genèse sont à prendre allégoriquement. La Terre était alors différente, et le Déluge aurait été entraîné par une lente infiltration du liquide sous la croûte des anciens continents. Les continents se sont alors écroulés, et les ossements des victimes du déluge auraient sombré au fond de la mer (ce qui expliquerait l’absence de fossiles humains retrouvés par des archéologues de son époque).

Théorie moderne : les hydroplaques

Walter T Brown a essayé de résoudre le problème de l’origine et du drainage ultérieur des eaux diluviales, avec l’idée que la Terre d’origine avait des réservoirs souterrains immenses. L’origine du Déluge serait le craquellement de la croûte terrestre, permettant à l’eau d’échapper violemment à la surface. Les morceaux de la croûte, que Brown appelle les « hydroplaques », se seraient divisés pour former les continents actuels, et l’eau aurait été récoltée dans les bassins formés par la division des plaques pour devenir les océans.

Date estimée du phénomène mis en jeu

Les dates estimées sont très variables, mais la plupart des défenseurs de la thèse croyant que la Terre date d’il y a 6000 ans, le déluge serait très récent.

Phénomène local/mondial

Phénomène mondial.

Hauteur d’eau

Aucune donnée.

Durée du phénomène

Variable.

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Elements scientifiques

Preuves géologiques

Pas de donnée précise. Des fossiles dans des montagnes (certainement européennes, puisque cette thèse est ancienne) seraient des restes de créatures marines entraînées par le Déluge au sommet de montagnes.

Expéditions / Fouilles archéologiques

Aucune donnée.

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Perception extérieure de la thèse

Degré de connaissance dau sein du grand public

Peu connue.

Reconnaissance par la communauté scientifique

Thèse unanimement rejetée.

Principaux détracteurs

Toute la communauté scientifique, ainsi que certains créationnistes.

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Sources

Noah’s Flood, The Genesis Story in Western Thought, Norman Cohn

Page Wikipedia du "Flood geology" accessible ICI.