Les débuts de la maladie
Le diagnostic du syndrome de fatigue chronique est difficile encore aujourd’hui. Le diagnostic par élimination, de toutes les autres maladies susceptibles d’exhiber les mêmes symptômes, est très délicat. C’est pourquoi on doit garder un œil très critique sur tous les manifestations épisodiques historiques de maladies inexpliquées ayant des symptômes similaires. L’équivalent au dix-neuvième siècle de la fatigue chronique était la neurasthénie, depuis sa description par Beard en 1869. Les symptômes sont a priori similaires avec ceux de la fatigue chronique, par exemple de la fatigue, une irritabilité, des maux de tête. De surcroît, une fatigue persistante accompagnée de douleurs n’est pas une maladie extraordinaire à des périodes où l’on mourrait beaucoup de la grippe ou des accouchements. Seuls des cas collectifs exceptionnels ont été remarqués. On peut citer par exemple une flambée de cas touchant en 1934 le Los Angeles County Hospital décrite par Alexander Gillian en 1938. D’autres petites épidémies locales de maladie mystérieuse se sont produites en Suisse ou en Islande.
Dans de nombreux cas, les médecins ont pensé à la poliomyélite. Cette maladie contagieuse donne dans certains cas des paralysies sévères. Une fatigue intense associée à des douleurs musculaires ont donc été les symptômes de « poliomyélite atypique ». Jusqu’aux années 80, des flambées de cas de maladies inexpliquées pouvant se rapporter aujourd’hui au syndrome de fatigue chronique se retrouvent dans la littérature scientifique. Une épidémie de cas touche les environs du lac Tahoe dans le Nevada en 1984. Ce lac est une destination prisée des jeunes cadres dynamique, les « Yuppies ». Cette mystérieuse « Yuppie flue », terme qui ne sera pas repris, frappe les esprits, et le magazine populaire Hippocrates y consacre un article. Le terme de « Chronic fatigue syndrom » (syndrome d’épuisement chronique) apparaît dans la littérature médicale dans les années 1990.
Le développement actuel
Les premières études de la maladie datent réellement des années 80. Le nombre de publications scientifiques en anglais sur la base de données Web of Knowledge par ans est présenté dans la figure ci-dessous. On remarque que les premières publications datent du début des années 1990.
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Le nombre de publications a alors augmenté régulièrement, sans baisse momentanée d’activité. L’année 2010 connaît un grand nombre de publications, certainement suite à la découverte en 2009 d’ADN de XMRV (virus de la leucémie murine, i.e. des souris) chez un grand nombre de patients atteints du syndrome de fatigue chronique.