Les Oméga-3 : le complément mystère…


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Des aliments sources d'oméga 3

Si Le Monde rappelle en mars 2004 que les bénéfices des oméga-3 sur le plan cardio-vasculaire ont commencé à être cités dès les années 1970, c’est pour mieux rappeler que depuis, beaucoup de propriétés ont été données aux oméga-3, sans qu’on ne sache réellement où se trouve la vérité !

En effet, si nous nous intéressons plus particulièrement à l’un des potentiels bienfaits des oméga-3 : son rôle antidépresseur au sujet duquel Le Monde affirme : Si ces molécules semblent efficaces dans les accidents cardio-vasculaires, leur rôle dans les dépressions reste à prouver, nous pouvons constater que :

  • En octobre 2004, des chercheurs de l’Hôtel-Dieu de Montréal, dont de Dr Lespérance, ont tentés d’établir une relation entre l’état psychologique de patients atteints d’une maladie coronarienne et le taux d’acides gras dans le sang. Ils ont constatés que les patients gravement déprimés présentaient un taux d’oméga-3 (plus particulièrement d’acide docohexanoïque (DHA)) plus bas que les autres patients. Un apport trop faible en oméga 3 favoriserait-il donc l’apparition de dépressions ? Personne ne sait pour le moment. En effet, comme le souligne Dr Lespérance, peut-être que c’est au contraire l’état dépressif et donc une mauvaise alimentation qui entraine le faible taux d’oméga-3. Donc, sans étude complémentaire, aucune conclusion ne peut être faite. Cependant, un régime riche en oméga-3 comporte si peu de contre-indications que le chercheur québécois encourage ses patients à en consommer !

  • En avril 2005, la même équipe de chercheur se repenche sur le problème. Dans un numéro de Biological Psychiatry, Pierre Julien (professeur à la Faculté de médecine et membre du Centre de recherche sur les maladies lipidiques), Nancy Frasure-Smith et François L'espérance apportent la preuve que les acides gras oméga-3 ont un effet protecteur contre la dépression. Pour ce faire, les chercheurs ont étudié le cas de 54 patients ayant été admis pour problèmes cardiaques graves et chez qui une dépression majeure a été diagnostiquée deux mois après leur sortie de l'hôpital. En comparant les concentrations d'oméga-3 dans le sang de ces personnes à celles rencontrées chez un autre groupe de victimes d'accidents cardiaques qui avaient gardé un bon moral après leur maladie, ils ont pu constater que ceux du dernier groupe présentaient un taux d’oméga-3 presque 10 % plus élevés que les malades déprimés. Evidemment, les chercheurs ne nient pas que les différences dans le régime alimentaire aient pu influencer les résultats, mais ils affirment : Malgré ses limitations, notre étude constitue une preuve de plus qu'une carence en oméga-3 peut intervenir dans l'apparition de la dépression.

  • Cependant, les chercheurs n’en sont pas restés là, puisqu’en juin 2010, les résultats de l'étude clinique (OMEGA-3D) publiés dans The Journal of Clinical Psychiatry a révélé l'efficacité d'une prescription d'oméga-3 associée ou non aux mesures médicamenteuses dans le traitement de la dépression. Cette étude, réalisée sur 432 patients et randomisée en double aveugle a été dirigée par le professeur Lespérance (chef du département de psychiatrie du Centre Hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM)). Elle a mise en évidence l’efficacité de la prise d’oméga-3 sous la forme de suppléments comprenant 1g/j d'acide eicosapentanoïque (EPA) chez les patients souffrant de dépression majeure sans trouble d'anxiété. Cette efficacité est d’ailleurs comparable à celle généralement observée avec des antidépresseurs. Les patients ont également très bien tolérés les oméga-3 concentrés qui leur ont été administrés.

Suite à cette étude de grande ampleur, le Pr Lespérance a conclu : C'est souvent par une panoplie de traitements qu'on parvient à traiter la dépression, et nous savons maintenant que les suppléments d'EPA font partie des choix thérapeutiques disponibles et sûrs.

Il semble donc que le manque d’information ou d’étude auquel Le Monde faisait allusion en 2004 n’est plus d’actualité. Malheureusement, tous les compléments et leurs propriétés présumées n’ont pas fait l’objet d’étude approfondie. Or les consommateurs n’hésitent tout de même pas à les prendre. D’où la nécessité du plan de nutrivigilance mis en place par l’ANSES qui permet d’étudier a posteriori les effets indésirables de certains produits alimentaires mis sur le marché.


*Etude randomisée en double aveugle

C’est une démarche expérimentale utilisée en recherche médicale et pharmaceutique.

Elle permet d’évaluer l’efficacité d’un traitement, d’une démarche ou de nouveaux médicaments tout en réduisant au mieux l'influence sur la ou les variables mesurées que pourrait avoir la connaissance d'une information (utilisation d'un produit actif ou d'un placebo, par exemple) à la fois sur le patient (premier « aveugle ») et sur l'examinateur (deuxième « aveugle »).

Pour se faire, deux groupes de patients sont constitués : l'un prend un traitement contenant le principe actif (les oméga-3 dans notre cas), l'autre prend un placebo (traitement sans principe actif). La répartition principe actif/placebo se fait de manière aléatoire (randomisée) et ni la personne prenant le traitement, ni la personne l'administrant ne savent s'il y a du principe actif (d’où le terme de double aveugle).

source : Revue de presse du site Guerir.org, Efficacité avérée des Oméga-3 dans le traitement de la dépression majeure sans trouble anxieux, Le vrai et le faux des omega 3

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