Introduction : qu’est-ce qu’un complément alimentaire ?


Définition légale

Afin d’harmoniser les diverses législations de ses pays membres et de poser clairement un certain nombre de définitions, le parlement et le conseil de l’Union Européenne publièrent le 10 juin 2002 la directive 2002/46/CE réglementant la composition, l’étiquetage, la qualité et la sécurité des compléments alimentaires.

Le 20 mars 2006, cette directive est transposée en droit français par le décret N°2006-352 définissant les compléments alimentaires comme « les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés, commercialisés sous forme de doses, à savoir les formes de présentation telles que les gélules, les pastilles, les comprimés, les pilules et autres formes similaires, ainsi que les sachets de poudre, les ampoules de liquide, les flacons munis d’un compte-gouttes et les autres formes analogues de préparations liquides ou en poudre destinées à être prises en unités mesurées de faible quantité ». (Les « nutriments » étant composés selon le même décret des vitamines et des minéraux.)

Produits entrant dans la composition des compléments alimentaires

Le décret N°2006-352 précise les catégories de produits regroupés par la définition précédente. Peuvent ainsi être employés par les fabricants de compléments alimentaires :

  • Des nutriments : ce sont des vitamines et minéraux dont l’arrêté du 9 mai 2006 précise la liste complète, les doses journalières maximales, ainsi que la forme sous laquelle on peut retrouver le composé. Par exemple, sont autorisés pour la vitamine A : le rétinol, l’acétate de rétinol, le palmitate de rétinol, et le bêta-carotène.

  • Des plantes et préparations de plantes : ces composés sont souvent liés à un emploi traditionnel soutenu par un désir ces dernières années de « retour » à une nature qui apparaît synonyme de santé. Néanmoins, devant le danger présenté par la diversité des molécules concernées et des traitements qui peuvent être appliqués aux plantes, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes a demandé à l’Anses de réaliser une liste des plantes autorisées, en l’absence de réglementation européenne. Cette tâche s’est toutefois révélée d’une telle ampleur que les dossiers concernant des produits soupçonnés d’effets délétères sont finalement étudiés au cas par cas (source : DGCCRF). Ceci exclut les plantes à propriétés pharmacologiques exclusivement réservées à un usage pharmaceutique.

  • D’autres ingrédients reconnus et autorisés pour l’alimentation humaine : leur utilisation doit être traditionnelle ou reconnue comme telle au sens du règlement du 27 janvier 1997, ou autorisés conformément à ce règlement.

  • Les additifs, arômes et auxiliaires technologiques dont l’emploi est autorisé en alimentation humaine et dans les conditions prévues par la réglementation.

Les réseaux de distribution

Ne nécessitant aucune ordonnance médicale, l’achat de compléments alimentaires peut se faire à travers différents circuits. D’une part, dans les pharmacies et parapharmacies, qui sont souvent les premiers lieux où se rendent les consommateurs en quête d’informations relatives à leur santé ou leur bien-être. Les pharmaciens bénéficient pour le grand public d’une certaine crédibilité que leur confère leur connaissance de l’usage des médicaments. Néanmoins, l’offre est variable selon les officines, certains pharmaciens ne favorisant pas la consommation de compléments alimentaires. En outre, « il ne faut pas oublier que les pharmaciens sont là pour faire du chiffre », comme le souligne Madame Sylvie Berthier, de la Mission d’Animation des Agrobiosciences ; la sélection de produits présentés résulte donc souvent des stratégies marketing des laboratoires.

Leur vente étant libre, on trouve également des compléments alimentaires en grandes et moyennes surfaces, ainsi que dans des magasins spécialisés en diététique ou en produits biologiques. La prise de compléments alimentaires résulte souvent d’une auto-prescription précise également Madame Berthier :

L’information est majoritairement relayée par la presse, néanmoins celle-ci joue beaucoup sur les sentiments des gens, […] mais sinon la plupart des gens se tournent vers les pharmaciens, qui ne sont pas forcément en mesure de leur répondre, ou bien souvent vers Internet. Toutefois ce recours à Internet est parfois dangereux pour le consommateur. En effet le décret du 20 mars 2006 interdit l’importation de compléments alimentaires ne respectant pas les conditions du dit-décret, mais certains sites implantés à l’étranger contournent cette réglementation. Ce fut par exemple le cas des « algues bleu-vert » ayant potentiellement une forte teneur en microcystine –toxine dangereuse pour le foie, possiblement cancérigène- si certaines contraintes ne sont pas respectées lors de la production, et qui ont pu être achetées sur le Web.

autre source : Passeport Santé

Distinction avec les médicaments et les alicaments

Bien que les compléments alimentaires ne soient, selon les termes de Madame Berthier, pas pris comme des médicaments, ils sont à la frontière entre les aliments et les médicaments , la distinction avec les médicaments est explicitement faite dans le décret du 20 mars 2006, à travers les contraintes que doivent respecter les fabricants dans l’étiquetage : L’étiquetage des compléments alimentaires, leur présentation et la publicité qui en est faite n’attribuent pas à ces produits des propriétés de prévention, de traitement ou de guérison d’une maladie humaine, ni n’évoquent ces propriétés.


diagramme

D’après la diététicienne-relaxologue Agnès Guerrier, Le problème du médicament, c’est que c’est une béquille : ça revient à dire « en ce moment, votre jambe est cassée et ne fonctionne pas, on va vous donner une béquille pour marcher ». […] Le médicament n’agit pas à la source, il agit à la périphérie , et présente parfois des effets secondaires, que les consommateurs tentent d’éviter par la prise de compléments alimentaires qui sont présentés comme plus « naturels ». (source : Synadiet)

Les alicaments sont des aliments industriels enrichis en substances réputées bonnes pour la santé et efficaces pour prévenir des maladies comme celles du cœur et des vaisseaux, le diabète de type II, l’hypertension, l’obésité, les cancers du côlon. Ces produits ont été affublés de plusieurs appellations: alicaments, nutraceutiques, aliments santé, aliments fonctionnels (source : L'Information Médicale). A la différence des compléments alimentaires consommés comme supplémentation de l’alimentation, ce sont des aliments modifiés.

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