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LA SEWA BANK

Sa situation d’instrument d’une cause sociale donne à SEWA Bank certaines caractéristiques très éloignées du cliché des banques classiques. Nous allons observer ici comment la conciliation des critères financiers et sociaux l’oblige à rechercher des propositions de fonctionnement intéressantes.

I.2 Une banque pas comme les autres


            La création de SEWA Bank provient d’une initiative des 4000 membres de l’organisation mère qui par une contribution de 10 Rs (0.14€) chacun, ont permis la création d’un premier capital. En 2008 ce dernier s’élevait à 739 000 000 Rs (1 960 000€), et le nombre de membres à 600001.  Elle travaille dans un cadre tout à fait légal, grâce à l’obtention, certes difficile, de l’autorisation et du contrôle de la Banque de réserve d’Inde2.  C’est donc aujourd’hui un organisme à la fois puissant et indépendant car financé en totalité par l’épargne de ces membres.

Elle ne fut pas créée en tant qu’IMF à proprement parler. En effet, son rôle s'est d'abord limité à l’accompagnement des femmes de la SEWA auprès des banques classiques. L’idée était d’obliger ces dernières à appliquer une loi, très largement ignorée, les forçant à dédier 10% de leur masse de crédit aux pauvres. L’activité de crédit fut lancée en 1976 et suivie par des services d’épargne et d’assurance3.


I.3 Ses clients


            Les femmes membres de la SEWA constituent une très large part de la clientèle, d’où la conception de la banque au service d’un organisme exposé au IA.  Elles font partie des populations indiennes les plus nécessiteuses et les plus démunies, par opposition à la clientèle recherchée par Bancosol. La SEWA Bank est souvent leur unique opportunité. En effet, les propositions des ONG de microfinance de la région leur restent la plupart du temps inaccessibles du fait de leur extrême pauvreté4.

Une partie non négligeable d’entre elles est prise aux griffes d’usuriers locaux dont les taux s’élèvent parfois jusqu’à 10% par jour5. L’idée est alors de les sortir de manière définitive de la spirale dans laquelle elles sont, en épongeant leurs dettes auprès de ces usuriers, et de leur permettre de rembourser celles ainsi créées chez la SEWA Bank grâce aux revenus d’un travail souvent proposé par les autres organisations filles de la SEWA.   


I.4 L’articulation


            Nous allons le voir, le pouvoir décisionnel se trouve entièrement dans les mains de femmes. La politique de la banque est fixée par le conseil d’administration dirigé par des travailleuses autonomes actionnaires élues et des directeurs d’organisation filles de la SEWA.

En ce qui concerne les applications techniques des activités financières, ces femmes ont bien sûr recourt à du personnel qualifié extérieur à la SEWA. Bien que leur point de vue doive influer sur les orientations choisies, leur rôle est structurellement purement instrumental.

Enfin, le fonctionnement de la banque semble s’appuyer largement sur des acteurs locaux (lien vers dernière partie) appelé Banksathis6. Ce sont des personnes, membres à long terme de la SEWA et bien intégrés dans la population de la zone d’un établissement. Ainsi ils peuvent, dans un premier temps, diffuser les propositions et l’idéologie de la banque. Puis, grâce à leur connaissance des clients, ils aident le personnel chargé de l’attribution des prêts à mieux les dimensionner. Enfin, ils assurent aussi un taux de remboursement meilleur en véhiculant l’image d’une banque amie, soutien de ses clients, un soutient qu’ils ont plus intérêt à conserver, quitte à demander des délais supplémentaires plutôt qu’à perdre en choisissant le non remboursement.

Ces femmes ont donc construit une structure financière à la fois dotée d’une hiérarchie efficace, tout en conservant une proximité forte avec les personnes qu’elles souhaitent aider. Ceci permet à Sewa de faire remonter l’information du terrain pour adopter les méthodes les plus adaptées. Quelles sont ces méthodes ?

  

1 http://www.sewabank.com

2 SRINIVAS, Smita. « Self-Employed Women’s Association (SEWA) of India : Paving the Way for Women’s Economic Progress ». p30

3 http://www.sewabank.com

4 Danny Roy, «La participation et l’appropriation dans l’utilisation de la microfinance comme outil de développement », p75 

5 Idem

6 Traduit « ami de la banque » sur http://www.sewabank.com   

  

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