Les libraires

Présentation générale

Les libraires sont les commerçants qui se chargent de vendre les livres, ce sont des détaillants. Ils travaillent dans des librairies, définies comme des points de vente dont le livre neuf est la principale activité. En France les librairies professionnelles sont au nombre de 2500 à 3000, sur 25 000 points de vente du livre en France. Leur chiffre est en baisse depuis des années mais il faut tout de même signaler que le réseau français de librairies est un des plus importants de l’Europe.

Les chiffres de vente sont variables et nécessitent des critères précis pour l’évaluation. Près de 23% de livres vendus en 2011 ont été vendus dans une librairie (voir Le marché du livre physique pour plus de détails) hors livres scolaires. Ce chiffre est en baisse depuis des années, il s’élevait à 31% en 1993 (site du CNL).Si on compte les livres scolaires et qu’on exclut les livres d’occasion, près de 41% d’ouvrages sont vendus dans une librairie.

Les différents types de librairies

Il n’y a pas « une librairie », on trouve en effet différentes sortes de librairies, telles que :

- Les librairies générales à assortiment diversifiée : elles proposent tout type d’ouvrage, le choix peut parfois être limité en raison des problèmes de stock

- Les librairies spécialisées : elles proposent la vente d’ouvrages relatives à un domaine ou nombre limité de domaines précis. On trouve par exemple les librairies spécialisées dans le domaine médical, juridique. Elles se caractérisent par la qualité de conseil dans les domaines correspondants.

- Librairies papeteries à choix restreint : elles sont surtout focalisées sur la vente de la papeterie de bureau (papier d’impression, …)

Une librairie généraliste. Source : le livre au centre.fr

La plupart des librairies sont indépendantes : elles ne dépendent pas d’une société ou d’un groupe financier, et sont dirigées par le libraire lui-même. Les librairies ont souvent une taille limitée, ce qui cause des problèmes de stock. Il existe néanmoins des librairies où ce problème là n’est pas considéré, comme c’est le cas de Gibert Jeune.

Avec une telle diversité de librairies et leur nombre important, ce réseau tend à satisfaire le plus grand nombre de lecteurs possible.

Le rôle du libraire

Le rôle du libraire n’est pas défini de manière unique et a fait l’objet de nombreux rapports. On peut néanmoins retenir deux principaux objectifs :

  • Etre une vitrine marchande pour un éditeur
  • Rendre un service culturel aux lecteurs

En effet, le libraire met en scène la production éditoriale et est en contact direct avec le lecteur : il apparait comme un intermédiaire nécessaire. Sa vocation est de soutenir la diversité et la richesse de l’offre éditoriale. Il doit être capable de satisfaire tout type de lecteur : autant un adulte qui veut le dernier tome de Millenium qu’un adolescent fasciné par Harry Potter.

Pour cela, le libraire doit gérer son espace et promouvoir les livres : décorer les vitrines, informer la clientèle et être au courant des goûts des consommateurs. Il doit posséder une grande culture littéraire et générale, afin d’offrir des conseils judicieux. La loi Lang de 1981 se focalise sur le rôle du libraire (voir Le libraire a-t-il encore sa place?)

Relations avec les autres acteurs

Le premier acteur avec lequel le libraire commence son travail est le diffuseur. Avec le diffuseur, il entretient une relation de confiance : c’est en effet ce dernier qui cherche à vendre les livres des éditeurs aux libraires. Le distributeur se charge de fournir les livres commandés au libraire, qui le paye pour ses services (pour plus de détails voir Le marché du livre physique).

Une fois les livres arrivés chez le libraire, le libraire paye l’éditeur et doit vendre les livres achetés. C’est au libraire de garder les invendus, sauf dans le cas de l'office (voir Le marché du livre physique).

Il entretient par ailleurs une relation privilégiée avec les auteurs. Les écrivains sont en effet souvent invités à parler de leur livre en librairie ou à y rencontrer les lecteurs. Cet échange est très valeureux car assure une proximité entre les lecteurs et les auteurs.

La situation économique

La plupart des livres ont un taux de rotation long, ils doivent donc être gardés longtemps avant d’être vendus. Une grande partie du chiffre d’affaires des libraires est réalisée grâce aux livres qui ont plus d’un an. Il en résulte un problème de stock du fait de la taille limitée des librairies.

Du côté des dépenses, la grande partie concerne le loyer, le transport des livres, les investissements et le personnel. Le libraire doit en effet investir dans les animations et toutes techniques conduisant à la promotion des livres.

Le travail du libraire est aussi physique : ranger les livres, déplacer les cartons et d’autres, pour cela il emploie du personnel dont les charges augmentent depuis des années .En moyenne, 17% du chiffre d’affaires réalisé est consacré à payer le personnel. A titre de comparaison, la part des frais de personnel dans la grande distribution est de 6 à 8%, et de 10 à 11% dans les grandes surfaces culturelles.1

Les revenus sont faibles. La rentabilité d’une librairie est de 1.4 % du chiffre d’affaire en moyenne (2% pour les plus grandes librairies, et 0.6 % pour les plus petites). De plus, le salaire d’un libraire est faible : un libraire très qualifié, avec 16 ans d’ancienneté, gagne en moyenne 1.6 fois le SMIC, ce qui doit lui permettre de vivre et d’assurer le fonctionnement de sa librairie.

Le Syndicat de la Librairie Française

Dans la controverse, les libraires sont représentés via le SLF : Syndicat de la Librairie Française. Il regroupe aujourd’hui près de 600 librairies.

Il a pour objectif de défendre les intérêts de ses adhérents : il aide les libraires dans les démarches juridiques ou encore financièrement. Il intervient aussi dans les négociations des libraires avec les autres acteurs du marché du livre, via les discussions avec le SNE et la SGDL.

Dans le cadre de l’ère numérique, le SLF a lancé la phase de sensibilisation et d’information concernant les outils numériques : il propose des formations à ses libraires adhérents.

Enfin, le SLF représente les libraires sur la scène publique, s’efforce de faire connaître leur situation. En effet, Le rôle rempli par les librairies, la spécificité du métier de libraire et la nécessité du prix unique du livre doivent être mieux connus des responsables politiques et du public. De nombreux rapports et études dans ce domaine ont été faits et sont disponibles sur le site du SLF.



[1] Chiffres de "Pour le livre" SGDL/SNE/SLF