Les grandes surfaces
Les grandes surfaces désignent des opérateurs pratiquant un commerce des biens de consommation. Les points de vente sont caractérisés par une grande surface et un libre service. Le personnel employé n’a pas toujours reçu la formation littéraire, comme c’est le cas du libraire. Le client a en effet la possibilité de consulter les livres sur place. La vente des livres n’est pas la principale activité.
La SDLC représente les intérêts des détaillants spécialisés dans la distribution de produits culturels. Elle regroupe168 magasins (dont FNAC, Virgin) sur le territoire français et 20 à l'international. Elle se veut de défendre des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux de la profession de distributeur spécialisé, physique ou numérique, de tous les produits culturels.
Les différents types de grandes surfaces
Dans le cadre de notre sujet, il est intéressant de distinguer :
- Les grandes surfaces culturelles spécialisées (environ 22% du marché) : elles sont surtout spécialisées dans la vente des biens culturels de tout genre : livres, CDs, DVD et autres. On peut penser notamment à la FNAC, Virgin, qui sont représentées par le SDLC (Syndicat de Distribution des Loisirs Culturels), mais aussi les acteurs numériques tels Amazon. Le livre représente entre 35 et 40%1 du chiffre d’affaires total de ces grandes surfaces.
- Les grandes surfaces non spécialisées (hypermarchés et supermarchés) : la vente des biens culturels n’est qu’une partie de la vente (on y trouve des rayons alimentaires par exemple). On peut citer : Auchan, Leclerc ou encore Carrefour. Ils représentent environ 19% du marché du livre.
Une nouveauté dans le commerce menée par les grandes surfaces : la vente par internet s’est développée ces dernières années avec l’arrivée d’Amazon notamment.
Source : Sites d’Auchan et Carrefour
Certaines librairies traditionnelles importantes ont également complété leur offre en magasin par des sites de vente en ligne. On estime que le livre représente aujourd'hui 40 % des ventes de produits culturels sur internet.
Les titres vendus : quelles caractéristiques ?
Comme leur nom l’indique, les grandes surfaces, contrairement aux librairies traditionnelles, ne connaissent pas le problème de stock. Les marchandises sont vendues en grande quantité et il y a rarement des manques. Ainsi, les grandes surfaces culturelles offrent un large assortiment de titres (100 000 références pour les plus grandes FNAC parisiennes par exemple2). Les grandes surfaces non spécialisées offrent un peu moins de choix : 5000 références en moyenne pour les hypermarchés, entre 1000 et 3000 pour les supermarchés. Ces dernières sont ciblées sur la vente des bestsellers, des nouveautés en général et des livres de poche mais on y trouve aussi les livres scolaires, livres de jeunesse.
Les deux lois sur le prix unique : quelles conséquences pour les grandes surfaces ?
C’est en 1974 que les livres vont être vendus pour la première fois en masse, commerce lancé par André Essel le PDG de la FNAC en 1974. La FNAC commence alors à pratiquer des rabais sur les livres vendus, elle est suivie par les grandes surfaces culturelles qui veulent attirer des nouveaux clients, habitués à fréquenter les librairies (pour plus de détails voir Chronologie). Les livres peuvent être vendus moins chers, car leur vente n’est pas la seule activité des grandes surfaces, et ils peuvent donc compenser la baisse du prix du livre dans d’autres rayons.
C’est dans ce contexte qu’est introduite la loi Lang de 1981 : les grandes surfaces sont désormais obligées de vendre les ouvrages au même prix que le libraire, et s’y opposent fortement (voir Historique).
Avec l’arrivée du numérique, les géants d’Internet adoptent la même technique : Amazon se met à vendre les livres à un prix fixe de 9.99$. Les grandes surfaces spécialisées dans le papier se trouvent cette fois en position de faiblesse, et sont favorables pour la loi du prix unique du livre numérique, validée en 2011.