Cartographie des acteurs
Préfecture de Haute-Savoie
Après la découverte de deux cas de Brucellose dans une exploitation laitière du Grand-Bornans, cette administration a agi sous pression des syndicats agricoles et des associations de chasseurs en adressant au ministère de l’écologie une demande de dérogation pour l’abattage total des bouquetins du Bargy, qui appartiennent pourtant à une espèce protégée.
Ministère de l’environnement
La demande de la préfecture de Haute-Savoie a entraîné de vifs débats au ministère. Ce dernier a finalement accordé une dérogation pour un abattage de tous les bouquetins âgés de cinq ans et plus du massif du Bargy.
Chasseurs
Le cas de brucellose de 2012 apparait comme une possibilité pour eux de pouvoir à nouveau chasser une espèce jusqu’à présent protégée. Les trophées de bouquetins sont très recherchés et se revendent à prix d’or.
Par ailleurs, ce sont les chasseurs qui sont chargés d’assurer le suivi des populations de bouquetins en effectuant les prélèvement nécessaires.
FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles)
Cette fédération salue la décision du préfet. La brucellose met en danger les troupeaux car les bouquetins et le cheptel domestique peuvent partager les mêmes pâturages. Le risque d’infection zéro n’existe pas et en cas de contamination, la sanction est lourde: le troupeau entier se doit d’être abattu et les produits laitiers issus de la production sont retirés du marché. Pour les producteurs de reblochon dont l’unique source de revenu provient des produits à base de lait cru, la menace est trop importante pour laisser un réservoir bactériologique en liberté.
ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation)
Le gouvernement a déclaré l’abattage total après consultation avec cette agence, afin de savoir quel stratégie d’abattage serait la plus efficace. Leur avis aboutissait sur les conclusions suivantes: le risque de contamination est trop faible et si l’abattage est certes une mesure efficace, l’agence insiste sur la nécessité de ne pas traiter la situation en urgence, d’autant plus que les données sur les populations de bouquetins sont insuffisantes pour prendre une décision.
FRAPNA (représentée par Jean-Pierre Crouzat, administrateur de la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature)
La FRAPNA lutte contre l’abattage des bouquetins. Pour eux, la décision de l’état ne faisait pas sens: l’abattage au sein d’un massif ouvert ne peut fonctionner. Leurs convictions sont d’autant plus fortes que le bouquetin est une espèce protégée. Ils prônent tout au plus l’éradication des individus contaminés , voire la vaccination contre la brucellose.
CNPN (Conseil National de Protection de la Nature)
Saisi par le gouvernement en parallèle de l’ANSES, ce conseil proposait d’une part l’abattage des individus de plus de 5 ans, mais aurait préférer que l’on n’abatte que les individus séropositifs. De plus, l’abattage total risque de créer des vides et la transmission de la brucellose par le mélange avec des populations d’autres massifs. L’abattage massif n’a jamais réussi à éradiquer une maladie en milieu ouvert.
Populations:
La population française est consommatrice de reblochon. Cependant, ce fromage étant à base de lait cru, la contamination par la brucellose des troupeaux entraîne directement la contamination des produits finaux. La brucellose est pour l’homme une maladie grave si elle n’est pas prise en charge rapidement. C’est donc un problème de santé publique que soulève la brucellose parmi les populations de bouquetins.
D’autre part, la population française est également touriste. En effet, la présence du bouquetin, espèce protégée, dans les Alpes est un atout touristique, et par conséquent la charge affective portée pour l’animal fait que l’opinion publique vis-à-vis de la décision de l’Etat est majoritairement dépréciative.