Universitaires :

 

  • Ken Pease. A travaillé sur le mécanisme de victimisation à répétitions. En a déduit que le modèle de prévention situationnelle est la meilleure solution pour lutter contre le crime et a théorisé le concept de machines prédictives. Actuellement professeur de criminologie à l’University College de Londres.

 

  • Tim Hope. A également travaillé sur le mécanisme de victimisation à répétitions mais s’oppose aux conclusions « pratiques » de Pease puisqu’il ne croit pas à la prévention situationnelle et adopte une interprétation plus sociale (« la sécurité est un bien de club »). Professeur de criminologie depuis 2010 à l’université de Salford.

 

  • Peter Scharf : Criminologue à l’école de santé publique de l’état de Louisiane. Il est d’avis que les policiers auront tendance à surestimer le danger dans les zones indiquées rouge par Predpol.

 

  • Joel Caplan : criminologue à l’école Rutgers de justice criminelle. A cosigné un article avec Peter Scharf sur les effets psychologiques de Predpol pour les policiers.

 

  • Xavier Raufer. Pour lui, le crime est de nature aléatoire et ne peut donc pas être prédit. Méprise donc les algorithmes actuels de police prédictive, en tant qu’ « arnaques ». Actuellement directeur des études au Département des recherches sur les menaces criminelles contemporaines à ‘université de Paris II.

 

  • Bilel Benbouzid : Sociologue à l’université de Paris-Est, spécialiste français de la police prédictive et de ses applications. Adopte un point de vue critique et original sur la controverse, qu’il a largement structuré dans notre pays.

 

  • Pete Burnap : Professeur de sociologie et de cyber sécurité à l’université de Cardiff. Il est en train de mettre au point un algorithme de police prédictive dont les résultats seraient exploitables par les policiers et les sociologues.

 

  • Carrie B. Sanders : professeur de sociologie à l’université Wilfrid Laurier. Elle pense que l’utilisation massive des big date creuse les inégalités en donnant un pouvoir démesuré aux décideurs.

 

  • Ismaël Benslimane : enseignant-chercheur à l’université en sociologie Pierre Mendès France. Selon lui, les algorithmes ne prédisent que des banalités et constituent des investissements inutiles.

 

  • Giovanni Mastruoboni : Professeur d’économie à l’université d’Essex. Comme Xavier Raufer, il estime que les logiciels de police prédictive ne font que déplacer la criminalité.

 

  • Chris Hoofnagle : Professeur de droit à l’université de Berkeley et membre du Palantir Council of Advisors on Privacy and Civil Liberties. Assure que les logiciels prédictifs américains respectent la vie privée et ne collectent pas de données personnelles.

 

  • Stéphane Clémençon : Professeur de machine-learning à Télécom ParisTech. Il a notamment travaillé à un projet d’algorithme prédictif français avec la Gendarmerie Nationale au sein de TeraLab, mais le projet a échoué après la publication d’un article dans Mediapart.

 

  • Walter Perry : Informaticien de la Round Corporation (organisation de recherche non-lucrative sur la sécurité).

 

  • Lyria B. Moses et Janett Chan : Chercheuses au UNSW Australia and data to decisions cooperative center à Sydney en Australie.

 

  • Aaron Shapiro : Doctorant en « critical urban studies and media studies » à l’université de Pennsylvanie qui pose la question sur la responsabilité des policiers vis-à-vis des algorithmes.

 

Entreprises :

  • Palantir Technologies : Il s’agit d’une entreprise américaine de service et d’édition logicielle spécialisée dans le big data. Liée au renseignement américain (NSA, CIA), elle a développé plusieurs algorithmes prédictifs. Un contrat a été passé en 2016 avec la DGSI française.

 

  • Predpol : Entreprise américaine de la Silicon Valley spécialisée dans la police prédictive, à tel point que l’entreprise est associée à cette technologie. Un amalgame que les dirigeants de l’entreprise favorisent, puisque leur slogan est « Predpol is Predictive Policing ». C’est leur logiciel qui est le plus utilisé actuellement, que ce soit aux États-Unis ou en Europe.

 

  • IBM (International Business Machines) : Entreprise américaine spécialisée dans l’informatique et qui s’est récemment lancé dans la police prédictive et l’analyse des big data.

 

  • Safran : Entreprise de défense française qui a mis au point un logiciel de police prédictive commercialisé sous le nom de Morpho.

 

  • Microsoft : Dernière entreprise américaine rentrée en lice sur le marché de la police prédictive avec son programme Detecta. Elle est depuis longtemps spécialisée dans les systèmes informatiques et le développement logiciel.

 

 

Acteurs institutionnels :

  • Services de police convaincus par les résultats des algorithmes prédictifs. Exemples : polices de Los Angeles, Duisbourg, Cologne, Munich…

 

  • Services de police sceptiques quant à l’efficacité des algorithmes prédictifs. Exemples : polices de Brantingham ou du Kent, qui ont constaté une augmentation de la criminalité après avoir adopté Predpol.

 

  • Gendarmerie Nationale : En 2015, la Gendarmerie Nationale française a annoncé travailler sur un algorithme de police prédictive en collaboration avec TeraLab mais un article de Mediapart l’a poussé à mettre fin au projet. Le colonel Patrick Perrot est chargé de ces questions de police prédictive au sein du Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale.

 

  • Mairies de villes qui ont installé ou souhaitent installer des logiciels de police prédictive. Exemples : Marseille, Toulon, Toulouse…

 

  • Conseil d’État : Dans leur rapport annuel de 2014, les conseillers d’État soulignaient qu’il est urgent de légiférer sur la police prédictive.

 

  • CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté) : Elle pointe du doigt les limites de la loi actuelle et insiste sur l’urgence d’une situation incontrôlée jusqu’à présent.

 

  • Cour Européenne des Droits de l’Homme : La CEDH n’a pas pris une part importante à la controverse sur la police prédictive mais souligne que ces technologies doivent respecter les standards européens en matière de droits de l’homme pour pouvoir être commercialisé dans l’UE.

 

 

Associations citoyennes et citoyens :

  • Associations de défense des droits de l’Homme tels que l’Union Américaine pour les Libertés Civiles (ACLU) : Pour ces organisations, les algorithmes de police prédictive pourraient conduire à une augmentation des violences policières ou à des discriminations.

 

  • Clap 33 (contre les abus policiers) : collectif citoyen bordelais dénonçant les violences policières.

 

  • Institut pour la justice : Association citoyenne qui a pour but de promouvoir une justice plus protectrice des citoyens et plus équitable vis-à-vis des victimes.

 

  • Kevin Miller : Employé au cabinet de conseil en propriété intellectuelle Saliwanchik, Lloyd & Eisenscheck à Gainesville. Il croit que la police prédictive peut donner de bons résultats mais qu’il est urgent de légiférer sur le sujet.

 

  • Journalistes : Ils relaient l’information et font entrer les débats dans la sphère publique. Toutefois, certains acteurs de la controverse comme Bilel Benbouzid ou Stéphane Clémençon soulignent qu’ils ne sont pas objectifs et déforment certains faits scientifiques, tout en faisant des contresens (comme citer Minority Report à chaque occasion).