Proposer un mode éducatif neuf n’est pas nouveau. L'école Montessori avait déjà commencé à explorer de nouvelles pistes d’éducation à dominantes sensorielles et kinesthésiques. Les neurosciences peuvent apporter des preuves scientifiques aux changements éducatifs qu’elle propose. Le changement étonne, c’est ainsi qu’une enseignante, en expliquant ses expérimentations dans sa classe s’exclame “Ca paraît loufoque, mais ça fonctionne !” (Source AFP, 2015).
Plus que de l’étonnement, le changement rencontre parfois de vives oppositions. Cela explique la lenteur et parfois la réticence de l’Education nationale à inclure dans ses réformes les découvertes des neurosciences. Parce que certaines brusquent les moeurs, les enseignants préfèrent garder un mode éducatif qu’ils connaissent et qui fonctionne - malgré les défauts qu’on peut lui donner - plutôt que de se risquer dans des expérimentations. C’est la prévention avant toute chose. Le cas très controversé de Céline Alvarez (voir l’étude de cas) montre le choc entre deux stratégies différentes dans la modification du système éducatif. Céline Alvarez souhaitait par exemple plus d’expérimentations à l’école afin d’améliorer au plus vite l’éducation actuelle (Le Monde, 2016).
L’Education nationale est critiquée pour son manque d’implication dans les changements préconisés par les neurosciences : « Notre système éducatif est trop figé, déplore Laurence de Gaspary. Nous sommes aujourd'hui l'un des rares pays à ne pas reconnaître le lien entre le corps et l'esprit. Dans les pays anglo-saxons, il n'y a plus de doutes sur les bienfaits de la méditation mais, en France, Descartes a fait des ravages. » (Chloé Belleret, 2015). Néanmoins, Laurence de Gaspary souligne les différentes positions des pays face aux travaux des neuroscience.
La réforme des collèges en 2016 montre une volonté nouvelle de l’Education nationale d’inclure les résultats des neurosciences dans l’éducation. Pourtant dans son article en 2015, Thomas Cavaillé-Fol, journaliste chez Science et Vie doutait de la mise en place de l’enseignement pluridisciplinaire proposé par Najat Vallaud-Belkacem dans sa réforme.
Certains chocs culturels peuvent être encore plus vifs. Comment ne pas citer le cas de l’Algérie, où deux entités s’opposent : d'une part des familles plutôt aisées qui souhaitent conserver l’apprentissage du français à l’école car cela permet une réussite dans les études supérieures, et d’autre part les familles qui souhaitent la préservation du patrimoine algérien en conservant la langue maternelle à l’école (Ahmed Tessa, 2015). Dans cet exemple précis, une forte dimension historique te culturelle est à prendre en compte