Lorsque les neurosciences permettent des découvertes ayant des applications dans l’éducation des générations futures, on cherche alors à les mettre en place dans nos classes. Mais ce passage du laboratoire à la salle de classe n’est pas aussi aisé qu’il n’y paraît. Plusieurs épreuves restent à franchir pour parvenir à faire bénéficier de nos découvertes à nos enfants.
Le plus évident de ces défis est celui de créer des méthodes concrètes à partir des découvertes. En quoi le fait de savoir que le cerveau est plastique va-t’il aider un enfant à apprendre à lire ? Ces méthodes seront-elles universelles, et donc efficaces pour tous les enfants de la même manière ? Autant de questions auxquelles les chercheurs comme les enseignants tentent de répondre. Ces deux types d’acteurs vont même parfois se confronter sur le sujet, car possédant des points de vue très différents sur un même problème.
Au sein même des chercheurs, différents domaines de compétences vont donner leurs avis sur ces même questions. On trouve des neurobiologistes qui travaillent une science sous sa forme la plus dure. D’autre part, les neuropsychologues ou psychologues cognitifs travaillent sur les sujets de mémoires, apprentissage ou langage à travers des méthodes empirques sociales. Ces deux domaines de compétences ont donc des approches méthodologiques différentes, et effectuent donc des travaux très divers, et pas toujours en accord les uns avec les autres. Ceci ramène sur le devant de la scène la question même de définir une preuve scientifique. Sur quels travaux issus de cette neuroscience extrêmement récente peut-on s’appuyer de façon sûre pour instruire la jeunesse ?
Enfin, il est également mentionné par plusieurs éducateurs et parents l’éthique des expériences sur des enfants. Dans quelle mesure a-t’on le droit de faire subir des tests en laboratoire, en IRM, ou même des méthodes-test à un enfant, ou à une classe. Le laboratoire est-il vraiment un environnement adapté à un enfant ? Il est en tout cas certain que ces deux environnements sont naturellement différents.