On pouvait lire sur le site de Médecins du monde en 2016 lors d’une campagne de mobilisation contre le prix du médicament intitulé « #LePrixdelaVie » plusieurs slogans comme « Avec l’immobilier et le pétrole, savez-vous quel est l’un des marchés les plus rentables ? La Maladie », « Bien placé, un cancer peut rapporter jusqu’à 120 000 euros. », « Le mélanome c’est quoi exactement ? C’est 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. ». Pour réduire le prix des médicaments que l’association considère comme « révoltant » (Médecins du monde, site, 2017) celle-ci propose d’une part de mieux garantir la transparence des coûts de production pour que le prix puisse être fixé en fonction de ceux-ci. D’autre part l’association propose que les pouvoirs publics utilisent le principe des licences d’office afin de faire baisser drastiquement le prix d’un médicament en un temps très court.

Ces licences d’office permettraient de faire diminuer le prix d’un médicament puisqu’elles permettent à l’État de lever le brevet d’un médicament pour des raisons de santé publique et ainsi de permettre à d’autres entreprises de produire des médicaments génériques à moindres coûts puisque les coûts de recherche et développement ne sont pas à effectuer. Cependant l’usage de cet outil est particulièrement complexe car il désincite les entreprises à produire des médicaments innovants et réduit ainsi la disponibilité en médicaments innovants d’un Etat. C’est ce qui conduit Patrick Errard, président du syndicat « Les entreprises du médicament » (LEEM) à dire à propos des licences d’office « si l’idée est de détruire l’attractivité de la France, c'est la bonne méthode ! » (L'usineNouvelle, 2017)

Les grands enjeux de cette controverse sont d’une part le médicament innovant en lui-même, d’autre part les variables à prendre en compte pour fixer le prix d’un médicament innovant, et enfin les contraintes auxquelles doit répondre le prix du médicament.