La vision du catharisme comme un mouvement homogène et organisé dans le Midi est très antérieure à la controverse actuelle, mais on peut remarquer que le mot ‘cathare’ a été repopularisé par Charles Schmidt au milieu du XIXème siècle. C’est cependant surtout au XXème siècle qu’on retrouve la majorité des œuvres qui ont bâti l’édifice de l’historiographie cathare traditionnels, surtout par le travail de certains écrivains comme Jean Duvernoy, qui est considéré comme l’un des pères fondateurs de l’histoire cathare avec des livres comme Le catharisme. Il est cependant loin d’être le seul historien du catharisme, on retrouve notamment dans la deuxième moitié du siècle ceux qui sont maintenant connus comme les historiens spécialistes du catharisme par excellence. Nous pouvons penser à Michel Roquebert, qui a longtemps été le fer de lance des critiques envers les sceptiques du catharisme. On retrouve aussi Anne Brenon, qui a analysé le catharisme sous beaucoup d’aspects.

Bien que ces acteurs ne participent plus directement au débat sur l’existence du catharisme, ils ont su trouver une relève avec de nouveaux historiens, comme Pilar Jimenez Sanchez, qui est une fondatrice du collectif CIRCAED, qui publie la revue Heresis où se trouvent des articles tenant du catharisme traditionnel. Ces historiens participent à un assez grand nombre de colloques, ce qui semble être un moyen privilégié pour ces historiens pour discuter de ce qu’ils savent sur le catharisme.

Cathares, piphles, bougres, ariens, albigeois, patarins, bogomiles, ils ont tous existé. Eux-même s’appelaient Chrétiens, Bons Hommes, Bonnes Femmes. La recherche est vivante. 

Page d’accueil du site du collectif CIRCAED consultée le 17/06/2019

Cette liste d’historiens que l’on pourrait qualifier de « traditionnels » n’est pas exhaustive, on pourrait également citer des historiens étrangers, tels que Peter Biller ou David Zbiral ; et il est évident que l’adjectif de « traditionnels » pour les historiens ci-dessus ne fait que donner un dénominateur commun imparfait à des théories multiples sur le catharisme.

La multiplicité des sources et leur étalement dans l’histoire sur une période longue seraient, pour les historiens traditionnels, suffisant pour affirmer qu’il y a forcément eu une Église cathare dans le Midi du Moyen-Âge. De plus les sources ne proviennent pas uniquement de l’Inquisition mais aussi d’autres parties d’Europe. Il serait impensable que la totalité de ces sources aient été construites, falsifiés ou qu’elles ne soient pas fiables. (Roquebert 2018)

Les historiens dits traditionnels remettent en cause les arguments des sceptiques en les accusant de ne pas connaitre suffisamment bien les sources pour pouvoir affirmer qu’il n’existait pas de cathares dans le Midi. Après tout, comment peut-on être spécialiste du catharisme si le catharisme n’a jamais existé ?