L’essentiel des personnes prostituées étant des femmes, nous avons fait le choix plus commode d’utiliser l’accord féminin chaque fois que nous faisions une référence aux prostitué.e.s plutôt que d’écrire avec la forme inclusive.
La violence de la prostitution, Rosen Hicher la voyait comme la continuité logique de ce qu’elle a pu vivre dans son enfance. Les “agressions sexuelles, viols et kidnappings paternels” annonçaient déjà les 22 ans de prostitution qui firent sa vie jusqu’en 2009. Aujourd’hui, Rosen Hicher milite au Mouvement du Nid pour abolir un système “Prosti Tueur” où des filles parfois très jeunes se laissent entraîner dans un système qui les détruit.
Anaïs, qui se prostitue depuis qu’elle a 16 ans environ, se considère comme une prostituée libre de faire son travail. Ce dont elle se plaint, c’est justement de la discrimination législative dont elle s’estime la victime. Outre l’absence de statut officiel (sécurité sociale, aides…), il lui est difficile d’assurer sa sécurité personnelle par un réseau fraternel entre travailleuses du sexe car elle pourrait alors injustement être condamnée pour proxénétisme.
Ces deux visages ne constituent cependant qu’une illustration restreinte de l’étendue de la controverse. Cette dernière est effectivement bien plus vaste et dépasse largement une simple opposition a priori manichéenne. Bien plus subtile, elle fait intervenir une multiplicité d’aspects qui interagissent mutuellement.
Comment allier morale, politique migratoire, et santé publique ? Qu’est ce que l’éducation peut-avoir à faire avec la prostitution ? Y a- t-il des prostitutions plus acceptables que d’autres ? La prostitution peut-elle être considérée comme les autres travails ? Est-elle souhaitable ?
Ce site internet essaie de présenter l’étendue des arguments qui font la richesse de cette controverse autour de différents sujets. Il s’organise selon cinq questions où les éléments essentiels de la controverse sont discutés.
La prostitution est un sujet compliqué aujourd’hui. Il s’agit non seulement de la comprendre, mais surtout de comprendre les différentes définitions qui font parfois elles-mêmes débat dans la société. Ainsi, si la pornographie n’est usuellement pas considérée comme de la prostitution, les partis-pris les plus abolitionnistes y voient là aussi une forme d’asservissement indigne des femmes qui ne se différencie aucunement des autres formes plus “officielles” de prostitution.
Plus largement, la prostitution s’inscrit dans un marché du sexe ou certaines figures sont au coeur des polémiques. On compte parmi eux les clients, les proxénètes et les prostituées.
Dans l’essentiel des pays, la prostitution est encadrée par la loi. La France, a un positionnement abolitionniste sur le sujet, c’est-à-dire qu’elle s’oppose à sa pratique. Or, certains jugent cette loi injuste, quand d’autres voudraient la voir se prolonger par des nouvelles actions encore plus drastiques. Cette page propose de présenter une partie représentative du paysage législatif de la prostitution en France, d’abord par un état des lieux, puis par la présentation des deux principales idées qui émanent du débat prostitutionnel.
La prostitution n’est pas sans danger pour celle qui la pratique. D’abord la prostituée est souvent victime d’agressions physiques ou orales, une recrudescence de ces dernières ayant été observée depuis la loi de 2016. La prostitution est aussi un vecteur de transmission de MST non négligeable. C’est donc aussi bien un problème de santé personnel pour celles qui en font leur métier, qu’un problème de santé publique de ce point de vue. Enfin, la santé psychologique des prostituées laissent souvent à désirer, il y a sûrement du travail à faire de ce côté là.
La prostitution peut-elle être une activité libre ? Les prostituées sont-elles toutes des esclaves plus ou moins conscientes de leur condition, ou existe-il des prostituées de choix ?
Au sein d’un réseau, subsiste-il une part de souveraineté à celle qui choisit de se prostituer ? La prostitution n’est-elle pas le paroxysme de la domination de l’homme sur la femme dans nos sociétés ? Peut-on parler de métiers du sexe, et quels seraient-ils ?
Cette page vise à présenter les différents arguments de la controverse en rapport à ces questions à travers les différents vecteurs de questionnement.
Les arguments s’enchevêtrent, tous font sens, et pourtant des clans s’opposent éternellement. Qui a le droit à la parole ? Peut-on au moins avoir des statistiques vérifiées sur la prostitution ? Comment se fait-il que même les partis les plus engagés changent parfois brutalement et complètement d’avis ? C’est à ces questions que cette page tente de répondre.