La controverse sur le péage urbain admet une dimension économique très importante. Non seulement, il convient d’évaluer le coût d’une telle installation, les recettes générées et de savoir ou investir l’argent récupéré. Mais il faut également envisager le péage urbain sous un angle socio-économique car celui-ci soulève de nombreuses critiques quant à son caractère injuste et discriminatoire.
Instaurer un péage urbain afin de financer les transports en commun peut être considéré par certains comme une certaine impuissance des collectivités à réaliser les aménagements nécessaires en matière de transports en commun. Ainsi la région et la municipalité seraient obligées de faire appel aux usagers pour finances leurs projets. Un péage urbain implique un déplacement des coûts et peut ainsi remettre en cause le principe des impôts. Il est important de préciser que ce moyen de financement est déjà amplement utilisé par l’intermédiaire du stationnement payant, « le premier des péages urbains ».
Si le concept du péage urbain est général, ceux-ci diffèrent par de nombreux aspects. Chaque ville équipée d’un péage urbain a mis au point sa propre gestion. De nombreuses études sont nécessaires afin de faire les choix qui semblent le plus appropriés : exonérations ? carte multimodale pour tous types de transports ? tarifs différents en fonction de l’heure ?
Selon de nombreuses critiques, le péage urbain favoriserait certains groupes de personnes aux dépens d’autres. Ainsi, on entend souvent que celui-ci serait injuste envers les ménages à revenus modestes et pénalise plus lourdement les banlieusards. Quelles que soient les décisions en matière de prix (exonérations…), le débat reste le même et ne semble pas admettre de réponse, car celle-ci dépend fortement du point de vue que l’on adopte et de la définition de l’injustice.
Si le péage urbain semble favoriser les classes les plus aisées, l’utilisation des recettes pour financer les transports en commun serait, elle, davantage en faveur des classes les plus modestes qui utilisent davantage les transports en commun. Selon ses défenseurs, le péage urbain apparaîtrait alors comme un moyen de redistribution des richesses.
pour en savoir plus sur la question de l'équité sociale.
Tout dépend du type de péage envisagé (voir Pourquoi un péage?). En effet, le péage peut avoir des objectifs très différents qui peuvent aller du profit économique à la modification du comportement des habitants en matière de transport. Il est important de noter que les recettes obtenues par un péage de financement, doivent, comme l’indique le nom du péage, servir à financer des infrastructures.
Le péage urbain peut avoir des conséquences importantes en matière d’attractivité. Ainsi, il est difficile de prévoir si un péage urbain impliquerait une baisse de l’activité des commerces parisiens au profit des grands complexes commerciaux de banlieue ou si la circulation plus fluide à Paris attirerait davantage de monde.