Evolution de la qualité de l’air à Paris

Parce qu’un péage urbain peut avoir pour fonction de lutter contre les problèmes de pollution atmosphérique, il est intéressant d’observer l’évolution de la qualité de l’air à Paris ces dernières années.

En janvier 2007, Airparif a présenté les résultats de son étude qui évalue l’impact sur la qualité de l’air des évolutions de circulation mises en œuvre par la Mairie de Paris entre 2002 et 2007. Cet organisme a travaillé en particulier sur les oxydes d’azote NOx. Ces gaz sont en effet très représentatifs de la pollution engendrée par les véhicules. En outre, le dioxyde d’azote NO2 doit respecter certaines normes parce qu’il est nocif pour la santé. On peut déjà remarquer que ces niveaux réglementaires ne sont absolument pas respectés. En particulier, à proximité du trafic, ils sont parfois deux fois plus élevés que les valeurs exigées.

Les travaux d'Airparif mettent tout d’abord en évidence une baisse globale des émissions d’oxydes d’azote dans Paris de 32 %. Cependant, seule une petite part - 6 % - est à mettre au crédit des aménagements urbains réalisés par la Mairie de Paris. En effet, les améliorations technologiques du parc automobile sont responsables d’une diminution de 26 % de ces émissions.

Par ailleurs, l’amélioration de la qualité de l’air est assez contrastée selon les rues. Les rues ayant subi des aménagements (couloirs de bus) ont vu leur trafic baissé ce qui a entraîné une diminution des émissions de gaz polluants. En revanche, la circulation a augmenté sur certains axes du fait de report du trafic, ce qui a pour conséquence une stagnation voire une hausse des émissions d’oxydes d’azote, en particulier de dioxyde d’azote.

carte pollution 2

Carte de Paris montrant l’évolution des concentrations en oxyde d’azote entre 2002 et 2007

Cette carte montre bien l’amélioration générale de la situation, même si on remarque des différences selon les rues. La carte suivante, où on a déduit de l’évolution totale des émissions la diminution due aux améliorations technologiques des véhicules, fait encore mieux ressortir ces contrastes :

carte pollution 2

Carte de Paris montrant l’évolution des concentrations en oxyde d’azote entre 2002 et 2007, en l’absence d’évolution technologique du parc automobile

Selon les estimations d’Airparif, seuls 440 km de voies sur les 900 km étudiés respecteront en 2007 la limite réglementaire pour les émissions de dioxyde d’azote, soit 46 μg/m3. Il faut pourtant noter que des progrès ont été faits puisqu’il n’y en avait que 160 km en 2002. Néanmoins, des améliorations sont encore nécessaires dans la mesure où l’objectif à respecter en 2010 sera de 40 μg/m3. La pollution à Paris est donc un problème qui est loin d'être résolu.

Retour