Qu'est-ce que lire ? Comment juger de la capacité d'un enfant à lire correctement et sur quels critères se fonder pour porter un tel jugement ?
La réponse à ces questions n'a rien d'aisé. Nous adopterons la définition suivante, formulée à dessein de façon assez générale, selon laquelle « lire c'est déchiffrer et attribuer volontairement une signification à un texte écrit. »
On saisit ainsi les enjeux sous-jacents à l'apprentissage de la lecture, qui ne peut se résumer à une simple opération combinatoire (le fameux « b-a-ba ») ; une méthode de lecture doit pouvoir permettre à l'enfant de:
Selon l'importance donnée à l'une ou l'autre des ces fonctions, on peut différencier plusieurs types de méthodes d'apprentissage de la lecture.
La reconnaissance d'un mot, qu'elle soit générale ou le résultat du décodage, ne mène pas automatiquement à sa représentation sémantique. On peut savoir lire un mot sans en connaître la signification, tout comme on peut très bien connaître la signification d'un mot à l'oral sans pour autant le reconnaître automatiquement, si on ne l'a jamais vu à l'écrit. Peut-on dire de quelqu'un qu'il lit lorsqu'il déchiffre sans comprendre?
Il ne faut cependant pas non plus confondre lecture et compréhension. S'il est vrai que le but fonctionnel de la lecture est la compréhension, on ne peut plus croire aujourd'hui que la lecture découle de la compréhension, ni même qu'elle en soit dépendante. Le rôle de la lecture est de décoder les mots de façon à pouvoir les reconnaître pour leur attribuer un sens.
Cela conduit à se poser la question suivante : l'apprentissage de la lecture doit-il se concentrer plutôt sur la reconnaissance des mots ou sur l'appréhension du sens ?