Le principe est simple : plutôt que d’utiliser de l’énergie venant de ressources fossiles et polluantes (fuel et charbon principalement) on investit dans des énergies renouvelables. D’un point de vue purement technique il n’y a pas de controverse sur ces projets : utiliser de l’énergie renouvelable ne consomme pas de carbone alors que l’énergie fossile en compense. Ainsi investir dans un projet d’énergies renouvelables est une manière de compenser nos émissions en CO2. Cependant le problème se pose de savoir combien une centrale hydraulique de 400 kW va‐t‐elle compenser en CO2 ? Ou alors combien de tonnes de CO2 un panneau photovoltaïque (solaire) va‐t‐il compenser ?
Les différents types de projets sont les suivants : implantation de centrale hydraulique, de parcs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. La question à se poser est la suivante : combien 1kW d’énergie renouvelable va‐t‐il compenser de CO2 par an ? Les prestataires publient rarement leur chiffre aussi a-t-il été difficile de mener une étude complète. Cependant deux d’entre eux sont plus transparents, nous avons donc décidé de les comparer pour voir si la réponse à la question précédente était la même ou si elle variait d’un prestataire à l’autre. Les projets retenus sont deux projets d’éoliennes : l’un développé par climatefriendly dans une province de l’Inde (lien), l’autre proposé par Sustainable Travel International à Madagascar (lien).
Climate Friendly | Sustainable Travel | |
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Electricité produite | 75 turbines éolinnes produisant 800 kW chacune | 6 turbines produisant 200 kW chacune |
Compensation annoncée (en tonne de C02 par an) | 101000 | 2100 |
Tonne de C02 compensées par an et par kW produit | 1,69 | 1,75 |
Le terme "efficacité énergétique" recouvre des projets très différents. Il s'agit de remplacer une installation consommant ou émettant beaucoup par une installation plus moderne consommant ou émettant moins. Cela va du remplacement des ampoules à incandescence d'un bidonville par des ampoules basse-consommation au remplacement d'une centrale électrique au charbon par une centrale au gaz moderne.
Historiquement, la reforestation est le premier type de projets de compensation. Nous savons tous que les arbres (et plus généralement les plantes) grandissent en captant le CO2 dans l'atmosphère. A cet égard, le fait de planter des forêts permettrait de diminuer le CO2 présent dans l'air et facteur de réchauffement climatique.
Malheureusement, les projets de reforestation sont critiquables à bien des égards :
La plupart du temps la reforestation est en réalité une forestation, puisqu'elle ne se fait pas sur les anciens terrains déboisés. Il faut donc trouver des terrains, privant dans une certaine mesure du même coup les agriculteurs de surface, et une population de nourriture. Ainsi, la foresterie tropicale n'est ordinairement pas compatible avec les activités agricoles, et est motivée principalement par une meilleure rentabilité des exploitations forestières.
Il faut aussi avoir à l'esprit qu'une forêt n'est pas seulement une juxtaposition d'arbres. Une forêt nécessite pour vivre de former un écosystème avec une faune et une flore qui lui sont propres. Planter un arbre pour la planète, oui, mais planter 50 arbres ne donnera certainement pas une forêt !
L' United Nations Environment Programme (UNEP) a lancé une campagne visant a planter des arbres dans le monde entier (Billion Tree Campaign). Ceci n'est pas de la compensation mais bien de l'humanitaire environnemental. Enfin, à titre plus marginal, des recherches menées en laboratoire en botanique expérimentale cherchent à créer de nouvelles espèces réalisant une photosynthèse supérieure à la moyenne. L'objectif serait de développer de nouveaux végétaux, permettant le transfert de davantage de CO2.
Et pourtant, ce type de projets est toujours très en vogue.