Le marché de la


Compensation Carbone

Lexique

Débats : CER ou VER ?

Quelques brefs rappels historiques

L’idée de développement durable naît dans les années 1980 et est officialisée pour la première fois lors de la conférence de 1992 à Rio de Janeiro. La déclaration des Nations Unis reconnaît la détérioration de l’environnement et le lien existant entre progrès économique à long terme et nécessité de protéger l’environnement. Cependant cette déclaration n’est pas juridiquement contraignante. Cinq ans plus tard, en 1997, 172 pays adoptent la convention sur le changement climatique. En 2001 à Marrakech le protocole de Kyoto entre en vigueur, des sanctions sont prévues contre les pays ayant ratifié le protocole et ne le respectant pas. En 2004 la Russie ratifie le protocole de Kyoto.

Définition des deux normes : CER et VER

Un CER  (Certified Emission Reduction) correspond à une réduction d’émission de gaz à effet de serre selon des mécanismes de développement propre approuvés et vérifiés dans le cadre du protocole de Kyoto.

Un VER (Verified Emission Reduction) est une réduction d’émission de gaz à effet de serre reconnue par le Chicago Climate Exchange mais pas par Kyoto.

Attention cependant à ne pas entrer dans une logique simpliste en croyant qu’un CER est preuve d’un bon projet alors qu’un VER est preuve d’un mauvais projet. Jugez-en plutôt par vous même…

Usine de HFC23 en Chine : un CER pas si parfait…

Le contexte est simple : la conférence de Montréal a interdit l’utilisation de CFC comme gaz réfrigérant. Les occidentaux ont dû développer des gaz moins nocifs pour l’ozone mais la Chine et l’Inde ont obtenu le droit d’utiliser pendant 20 ans supplémentaires le HFC22 certes plus nocifs mais moins cher à produire. Or lors de la fabrication du HFC22 un gaz très toxique pour l’ozone, le HFC23, est dégagé. Il est donc impératif de brûler ce gaz pour ne pas en saturer l’atmosphère. Une telle opération est de plus très rentable puisque l’installation d’un four capable de la faire est très bon marché et que, les molécules à brûler étant très toxiques, elle rapporte beaucoup de CER. Trop rentable même puisque beaucoup de grandes entreprises, alléchées par l’obtention de CER facile, se sont installées ou agrandies en Chine juste pour brûler le sous produit. La supercherie a été révélée en 2006 par le New York Times mais certains spécialistes dont la CCC (climate change capital, banque de la city à Londres) profitent encore de ce commerce lucratif et totalement inefficace pour lutter contre l’effet de serre…

CER ou VER ?

Si les CER proposent en principe des projets plus sûrs, la lourdeur et le coût élevé de leur procédure sont dissuasifs pour la compensation volontaire. En effet le coût de la validation d'un projet de petite taille peut être plus élevé que les recettes qu'il engendrerait. C'est pourquoi les prestataires de la compensation volontaire proposent au mieux des VER, en s'inspirant de la méthodologie des CER mais sans faire les démarches administratives.

Commerce des CER dans le monde :

Pour une étude économique approfondie des CER on pourra se référer au document publié par les nations unies (en anglais, pdf) : lien

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