Le cancer du col de l’utérus est un cancer particulier dans le sens où c’est une maladie d’origine infectieuse à évolution lente. C’est au départ une infection sexuellement transmissible due à un virus. Cette infection met en général plus de quinze ans à se développer, depuis la primo-infection par un virus oncogène jusqu’aux différentes lésions histologiques précancéreuses accompagnant la persistance de l’infection.
L’infection persistante par un papillomavirus humain (HPV) à haut risque oncogène est considérée comme la cause principale du cancer du col utérin. Les papillomavirus sont responsables de 99,7% des cancers du col de l’utérus. On distingue 96 types de papillomavirus humains, dont seulement 45 sont oncogènes. L’infection par un HPV est extrêmement fréquente : il est estimé que 50 à 75 % des femmes de 15 à 44 ans sont ou ont été exposées aux HPV.
L’infection persistante à HPV oncogène est un facteur nécessaire mais non suffisant : moins de 5 % des femmes infectées par HPV 16 développeront un cancer du col utérin au cours de leur vie.
Il existe néanmoins des facteurs tératogènes, comme l’utilisation au long cours (=5 ans) de contraceptifs oraux, le tabagisme actif (>15 cigarettes par jour) ou passif, l’existence d’autres IST, en particulier à Herpes simplex virus de type 2 ou à Chlamydia trachomatis, l’existence d’un déficit immunitaire acquis (infection à VIH, transplantation d’organes…)… En revanche, l’âge au premier rapport sexuel, le nombre de partenaires sexuels au cours de la vie, l’historique des IST et toute autre caractéristique de la vie sexuelle ne sont pas considérés comme des facteurs favorisant la persistance de l’infection HPV mais plutôt comme des facteurs de risque d’infection par les HPV.