Ceux-ci sont de deux sortes : il y a d’une part le bénéfice que les laboratoires vont retirer de la commercialisation de leur produit, et d’autre part la question du financement par l’Etat du remboursement de la vaccination, dans le cas de la France.
En France, suite à la commercialisation du Gardasil, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé a mis en place, en collaboration avec la CNAMTS (Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés), un suivi de 3,4 millions de jeunes filles et jeunes femmes. L’Afssaps estime que 1,4 million de doses de Gardasil ont été administrées. La sécurité sociale remboursant à 65% les doses, qui coûtent 135,59€ chacune, si on considère que toutes ont été remboursées, on arrive à une dépense de 189 milliards d’euros en environ deux ans. On peut penser que la vaccination va se développer, et le gouvernement va donc être amené à faire une dépense supplémentaire non négligeable chaque année.
Sur les quelques 800 000 jeunes filles ou jeunes femmes vaccinées sur cette période, on estime que 200 000 ont reçu les trois doses, autant n’en ont eu que deux et elles sont 400 000 à n’avoir subit que la première injection. Il est toujours très difficile de s’assurer que les patientes reçoivent bien les doses prescrites ; or une mauvaise vaccination engendre des coûts inutiles si au final elle n’est pas effective. Cependant, les laboratoires assurent que le vaccin est déjà remarquablement efficace dès la première injection. Ceci soulève alors la question suivante : pourquoi est-il nécessaire de faire trois injections, à 0, 1 et 6 mois ou 0, 2, et 6 mois ?
De plus le test de dépistage par frottis est toujours requis et ne peut en aucun cas être remplacé par la vaccination seule ; le coût des vaccins va donc venir s’y rajouter.
Les deux laboratoires ont bien sûr beaucoup investi dans leur programme de développement d’un nouveau vaccin, et donc espère en retour bien vendre leur produit.
Merck tout d’abord, propriétaire du Gardasil via sa branche Sanofi Pasteur MSD, a réalisé entre juin 2006, date de commercialisation aux Etats-Unis du Gardasil, et avril 2007, 365 millions de dollars de revenus grâce aux ventes du vaccin. Ces bons résultats viennent compenser d’une part les pertes dues au retrait du marché en 2004 du Vioxx, médicament contre l’arthrite, et les dépenses liées aux procès qui ont suivis, et d’autre part le manque à gagner suite à l’autorisation de la fabrication de génériques pour certaines molécules. Les ventes de vaccins du laboratoire ont triplé au cours de cette période d’environ un an, passant de 272 millions de dollars à 903 millions. Le laboratoire a donc placé de grands espoirs dans son nouveau produit, prévoyant de totaliser 3 milliards de dollars de profits grâce au Gardasil d’ici 2012.
Seulement en 2009, les ventes de Gardasil ne sont plus aussi florissantes, notamment à cause du fait que son concurrent, le Cervarix, a finalement été commercialisé. Elles diminuent d’un tiers. De plus, alors que le laboratoire Merck plaçait de grands espoirs dans le développement de son vaccin, avec son application aux femmes âgées de 27 à 45 ans, la Food and Drugs Administration américaine vient de la refuser, et avec elle les recherches sur un vaccin contre d’autres types de papillomavirus.
source : www.setexasrecord.comv
Pour le laboratoire concurrent, GlaxoSmithkline, l’enjeu financier lié au Cervarix est aussi de taille. En février 2008, la société voit le cours de son action plonger. Il faut dire que l’autorisation de commercialisation a été retardée aux Etats-Unis et au Japon, et le vaccin n’est pour l’instant que commercialisé en Europe. Même ici il a pris du retard par rapport au Gardasil. Le laboratoire va donc mettre en place une importante campagne de publicité pour se rattraper. Il faut dire que ce vaccin est cité comme la plus importante nouveauté de GlaxoSmithKline cette décennie.
source : www.gsk.com