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1997 - La crise de LTCM ou la mise en cause du mouvement brownien

La crise de 2008 n’est pourtant pas la première à montrer les limites des modèles mathématiques utilisés. La quasi-faillite de LTCM, fond d’investissement s’appuyant largement sur l’utilisation du modèle de Black & Scholes par Scholes lui-même avait déjà mis à jour les problèmes rencontrés par la modélisation évoluant depuis 1987 mais s’appuyant toujours sur la théorie brownienne. Cette théorie brownienne ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les chercheurs. Ainsi Christian Walter, chercheur et conseiller en risques financiers, explique que tant qu’on continuera à modéliser le hasard ainsi on ne pourra pas faire de modèles crédibles puisque la base est déjà une mauvaise interprétation. Il développe lui-même un modèle d’évolution non brownienne. Lire la suite
Parallèle avec le mouvement Brownien

Le précurseur des mathématiques modernes, Louis Bachelier, a inspiré Einstein sur ses travaux à propos du mouvement Brownien, datant de 1905, soit cinq ans après la parution de sa thèse « Théorie de la spéculation, annales scientifiques de l’ENS ». Cette interaction des deux disciplines, physique et mathématiques financières, ne cessera de se vérifier par la suite. Paradoxalement, il semble que ça soit les mathématiques financières qui à l’origine inspirèrent la physique moderne. Par ailleurs, les similitudes sont frappantes lorsqu’on réalise que chacune de ces disciplines prenne en compte l’interaction d’un grand nombre d’acteurs mais que les déterminismes individuels sont oubliés au profit de phénomènes collectifs. Ainsi il y aurait une micro et une macro économie au même titre que la physique microscopique et macroscopique. D’un point de vue théorique, la démarche afin d’obtenir un résultat chiffré est la même : on modélise le mouvement d’une particule brownienne en modélisant les chocs désordonnés qu’elle subit par une seule valeur, la température. A partir de celle-ci, supposée homogène et décrivant parfaitement le milieu dans lequel évolue la particule Brownienne, on suppose pouvoir modéliser le mouvement associé à la particule. Pour la valeur d’une action, on modélise ses fluctuations passées (ordre d’achats et de vente) et on en déduit de la même façon sa valeur actuelle. Ci-dessous, les courbes décrivant les évolutions du mouvement brownien et de valeur suivant la formule de Black & Scholes. CAC40
Variations de l’indice CAC 40 par minute (à gauche) et par mois (à droite) marche aléatoire
Marche aléatoire, modèle idéalisé, du mouvement brownien

On observe à l’œil nu, mais cette observation a été vérifiée par des analyses de Fourier, une ressemblance globale entre les deux courbes. En outre, toutes deux ont la propriété d’auto similarité, c’est-à-dire, qu’elles conservent cette allure quelque soit l’échelle des abscisses. Les hypothèses similaires des deux théories semblent donc amener à des résultats analytiques proches. C’est pour ces raisons que l’on peut parler de véritable parallèle entre la théorie du mouvement brownien et celle de la modélisation mathématiques financière. Malgré le succès e la théorie d’Einstein qui n’a pas encore été remise en cause, il semble que le modèle mathématique associé soit largement critiqué par une partie des acteurs financiers.

Extrait de : Lien

Sources :

Controverse Mathématiques & Finance. Haut de page.
GILLET, LETOURNEAU, MAGNIEN, MARCILHACY, VYARAVANH-GIRARD