Durant la période estivale, de mai à juillet, les côtes bretonnes sont recouvertes d’importants échouages d’algues vertes, appelés marées vertes. Les tonnages ramassés par les collectivités locales pour nettoyer les estrans peuvent s’élever jusqu'à 15 000 m3 / an représentant pas moins de 200 000 tonnes de « laitue verte ». Cette dernière recouvre jusqu’à 50cm de l’estran dans les vasières et 20 cm entre les rochers.
Ce fléau estival amène le gouvernement à lancer en février 2010 un plan quinquennal de lutte contre les algues vertes après avoir mené – via les agences gouvernementales comme l’IFREMER et l’INRA- des enquêtes sur les sources de prolifération de ce type d’algues.
Pour l’instant, les échouages massifs d’algues vertes sont évacués à la hâte afin que ces dernières n’aient pas le temps de pourrir. En effet, les algues en putréfaction dégagent des émanations de gaz toxiques dont le plus nocif reste le sulfure de dihydrogène H2S, incolore et mortel à faible concentration.
L’IFREMER et le CEVA utilisent deux méthodes pour chiffrer les tonnages en algues vertes et évaluer leur prolifération sur les côtes bretonnes :
Ce suivi pluriannuel du phénomène permet de conclure que, tant en biomasse produite qu’en nombre de sites touchés, il y a eu une spectaculaire augmentation du phénomène depuis les années 70.
Le premier axe de la controverse réside dans la recherche de la cause de la prolifération des algues vertes.
Les marées vertes résultent d’un développement massif d’algues macrophytes (végétaux aquatiques de grande taille) du type Ulva. Ces marées vertes témoignent d’un dysfonctionnement environnemental appelé eutrophisation et consistant en la modification et la dégradation du milieu aquatique, lié en général à un apport excessif en substances nutritives (azote, phosphore). Il s’agit donc de répertorier les facteurs permettant la croissance massive de ces algues, de distinguer les facteurs de maîtrise de ceux qui sont limitants.