Qu’est-ce qu’un livre ?

Alors que cela peut sembler évident, il est difficile de définir un livre. Sur le site du ministère de la Culture on peut lire telle définition :

"Un livre est un ensemble imprimé, illustré ou non, publié sous un titre ayant pour objet la reproduction d'une œuvre de l'esprit d'un ou plusieurs auteurs en vue de l'enseignement, de la diffusion de la pensée et de la culture.
Cet ensemble peut
être présenté sous la forme d'éléments imprimés, assemblés ou réunis par tout procédé, sous réserve que ces éléments aient le même objet et que leur réunion soit nécessaire à l'unité de l'œuvre. Ils ne peuvent faire l'objet d'une vente séparée que s'ils sont destinés à former un ensemble ou s'ils en constituent la mise à jour.
Cet ensemble conserve la nature de livre lorsque la surface cumul
ée des espaces consacrés à la publicité et des blancs intégrés au texte en vue de l'utilisation par le lecteur est au plus égale au tiers de la surface totale de l'ensemble, abstraction faite de la reliure ou de tout autre procédé équivalent."

 A titre d’exemple, sont des livres : les dictionnaires et encyclopédies, livres d’enseignement, guides culturels et touristiques ; ne sont pas des livres : annuaires, catalogues.

 Néanmoins un livre ne se résume pas à un ensemble ordonné de pages ; c’est d’ailleurs cette idée que « le livre n’est pas un bien comme les autres »1 qui est à la base de la loi Lang. Le livre est un bien culturel à part, qu’il faut protéger de la loi du marché.

Mais malgré tout, le livre se vend ; les éditeurs et les libraires restent des commerçants. Ainsi, est-il possible de définir le livre en tant que bien économique, en tant que marchandise ? Mathieu Perona et Jérôme Pouyet, dans Le prix unique du livre à l’heure du numérique, mettent en valeur trois propriétés fondamentales du livre :

-          Le livre est un bien d’expérience : impossible d’évaluer sa qualité avant de l’avoir lu. Ainsi, on ne peut pas prévoir les ventes d’un nouveau livre sur le marché, et le phénomène de bouche-à-oreille (souvent initié par le libraire) est important pour la diffusion des livres.

-          Le livre a une faible durée d’exposition (environ quelques semaines) qui doit suffire à assurer sa promotion, après quoi il est stocké et n’est plus en vitrine .

-      Enfin, le nombre de titres disponibles est très élevé. Ceci renforce le rôle des intermédiaires pour conseiller le consommateur d’une part, et explique que certains livres s’approprient une grande part du marché.

Ces trois propriétés expliquent le fait que le livre soit traité comme un bien à part.

Mais cela justifie-t-il le système particulier de prix unique pour le livre ? Entrez dans la controverse, La culture, un marché? tente de répondre à cette question.



[1] Jack Lang à l’Assemblée Nationale, 1981