Avons-nous les mêmes gènes que les surdoués?

 

Être surdoué est-ce accumuler plus de variations génétiques positives que les autres?

Que signifie être surdoué ? Dans le dictionnaire, on remarque qu’être surdoué est intimement lié au fait d’avoir du talent, un don naturel offert à la naissance. Globalement cela supposerait deux choses. D’une part être surdoué, c’est avoir de grandes habilités dans un domaine et d’autre part ces habilités sont héritées. Une personne surdouée doit ses facilités en partie à son patrimoine génétique hérité.  L’héritage est complexe, une personne n’hérite pas d’un simple aspect mais d’une grande quantité de composantes génétiques qui englobent les caractéristiques physiques, physiologiques et cognitives qui bien réparties entre elles facilitent l’apprentissage d’une personne. On ne peut pas dire qu’une personne surdoué l’est que dans un certain domaine, car une personne ayant un fort potentiel obtient un facteur « g » important lors d’un test. Or selon Spearman, il y a une forte corrélation entre les différentes matières. C’est-à-dire qu’une personne ayant un facteur g important sera bon dans chaque matière.  Claxton et Meadows ont regroupé les différents traits sur lesquels on peut distinguer une personne ayant des prédisposition :

  • Énergique
  • Orienter vers les adultes
  • Expression faciale
  • Réponses constructives en classe
  • Niveau d’attention important
  • Bonne diction
  • Bonne mémoire
  • Curieux
  • Sensible

Toutefois, il faut mettre en perspective l’héritabilité des gènes qui permettraient d’obtenir un facteur g important, car selon Lee Thompson, l’environnement pour les enfants surdoués joue un rôle important dans le développement d’un enfant. Les façons habituelles dont les personnes structurent, orientent, interprètent, commentent et évaluent les activités des enfants établissent de manière général des habitudes intrinsèques à l’enfant. L’enfant surdoué aura plus de facilités à comprendre et assimiler certaines habitudes et à les appliquer. Ainsi, l’enfant avec des prédispositions dont les parents lui auront répété tout au long de son enfance « ne fais pas ça ! » ou « ne touche pas ça !» n’aura pas le même potentiel au terme de ses études qu’un enfant qui aura pu agir plus librement. Les enfants surdoués sont dotés d’un potentiel génétique qui ne suffit pas à lui-même si il est mal exploité.

« There’s always a sort of balancing of ideal versus practical. » L.A.Thompson

Néanmoins, pour étudier le rôle de l’environnement et de la génétique dans les capacités cognitives des surdoués, il faut disposer d’échantillons de taille suffisante, ce qui n’est pas chose aisée comme nous le confiait L.A.Thompson. Lorsque les chercheurs étudient les surdoués il faut qu’ils décident ce qu’est un surdoué, ce qui se traduit par le choix d’une barrière dans les scores obtenus à des tests. Mais cette barrière doit aussi laisser suffisamment de sujets pour s’assurer que les résultats ne soient pas des faux positifs. Des études ont été menées en 2006 par Davis Lubinski sur des enfants précoces devenus adultes (Lubinski et al., 2006). Il disposait d’un échantillon très important mais il ne s’agissait pas de jumeaux. Ainsi, les discussions sur les hypothèses de continuité et discontinuité, liés à l’additivité ou non des gènes, n’en sont qu’à leurs prémices. Dans un article publié en 2009 (Petrill et al., 2009), Plomin et L.A.Thompson ont mené la première étude sur les enfants brillants. Leurs résultats supportaient l’hypothèse de continuité : « These results are consistent with the Continuity Hypothesis. » Mais il s’agit de résultats sur une population, cela n’exclut pas la possibilité qu’un enfant soit brillant sans remplir ces critères, mais ce n’est pas la norme.

Image : © Waraporn Sang-Arwut