A 20 ans l’héritabilité est plus forte qu’à 4 ans.
Les différentes études insistent sur l’action conjointe et entremêlée de la génétique et de l’environnement dans la détermination des capacités cognitives des individus. Le phénomène de “Nurturing Nature” prévoit en effet que l’environnement soit aussi influencé génétiquement. Ce phénomène d’abord ignoré a un rôle qui semble désormais de plus en plus grand, au point de remettre en question certaines conclusions. Ce processus a été expliqué par Robert Plomin dans une interview rapportée dans The Spectator (Wakefield, 2013). Il revient sur la preuve la plus marquante selon lui de ce phénomène qui est la corrélation croissante avec le temps de traits complexes (QI, poids…) entre des enfants et leurs parents. Ainsi, avec le temps, l’enfant se bâtit un environnement qui correspond à ses prédispositions génétiques si bien que l’influence génétique passe selon le professeur Plomin de 30% lors de la petite enfance à plus de 60% à l’âge adulte. Un autre exemple frappant est la corrélation entre le poids ou le quotient intellectuel d’enfants adoptés et de leur parents biologiques et la non corrélation absolue avec leurs parents adoptifs. Bien évidemment, il peut y avoir une influence, on peut penser à la qualité des repas distribués pour le poids, mais de façon générale, à l’échelle d’une population, l’environnement est peu présent.
En 2005, un papier publié dans European Journal of Human Genetics (Deary et al., 2005) expose l’état des connaissances sur le sujet, tirées principalement d’études sur des jumeaux et sur des enfants adoptés. L’article rapporte les résultats de la Dutch Twin Study selon laquelle les contributions aux capacités intellectuelles sont les suivantes :
Age (years) | 5 | 7 | 10 | 12 |
Genetics | 26% | 39% | 54% | 64% |
Shared environment | 50% | 30% | 25% | 21% |
Unique environment | 24% | 31% | 21% | 15% |
Cela pose néanmoins la question de la validité des chiffres avancés, si le résultat évolue avec l’âge, quel est le chiffre qui doit servir de référence? Car il est tout à fait possible, en fonction du résultat pris en compte d’avancer que l’environnement, respectivement les facteurs génétiques, sont négligeables et c’est ce qui est fait par de nombreux acteurs du débat : “ -any way in which I’m like my parents or siblings is because of their genes, not because of how they brought me up?
– ‘Yes.’
(Interview de Robert Plomin dans (Wakefield, 2013)