I.5
) L'évolution du phénomène
1)
Evolution dans le temps.
Evolution des accidents mortels :
Année
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
A > 0,5 g/L
|
1 321
|
1 250
|
1 329
|
1 379
|
1 471
|
1 409
|
1 341
|
1 349
|
A mesurée
|
4 161
|
4 291
|
4 234
|
4 311
|
4 611
|
4 498
|
4 428
|
4 326
|
Pourcentage
|
31,7
|
29,1
|
31,4
|
32,0
|
31,9
|
31,3
|
30,3
|
31,2
|


Evolution du nombre de tués :
Année
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
A > 0,5 g/L
|
1 523
|
1 459
|
1 537
|
1 581
|
1 692
|
1 621
|
1 512
|
1 554
|
A mesurée
|
4 649
|
4 829
|
4 767
|
4 824
|
5 140
|
5 011
|
4 939
|
4 799
|
Pourcentage
|
32,8
|
30,2
|
32,2
|
32,8
|
32,9
|
32,3
|
30,6
|
32,4
|


On
constate une étonnante stabilité du nombre d'accidents
mortels ou de tués liés à une alcoolémie
supérieure au taux maximum autorisé. En effet, pour
le nombre d'accidents, mis à part en 1995, le pourcentage
reste supérieur à 30%. Cette baisse de 1995 peut
s'expliquer par le fait que durant cette année, le taux
maximum est passé de 0,7g/L à 0,5g/L et que les
sanctions se sont alourdies. Cependant, au cours des années
suivantes, le pourcentage à réaugmenté pour
dépasser à nouveau le seuil fatidique de 30%. Le
même phénomène c'était déjà
produit en 1978 quand les contrôles préventifs ont
été institué et les sanctions alourdies (loi
du 12 juillet). En effet, si le nombre de
morts avait diminué de 19% en juiller et de 6% sur six
mois, la baisse s'était rapidement estompée.
Comment
interpréter de tels faits? L'augmentation du parc automobile
et de la circulation ne peut tout expliquer. Pour les plus pessimistes,
ces chiffres illustrent à la perfection l'irresponsabilité
des Français face à ce problème ainsi que
l'inefficacité à moyen et long terme des mesures
répressives successivement adoptées par notre gouvernement.
2)
L'évolution du budget de la Sécurité Routière
Année
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
Budget ( M€ )
|
102,9
|
93,6
|
91,0
|
81,2
|
81,2
|
75,9
|
66,3
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
66,8
|
69,3
|
81,4
|
91,5
|
99,1
|
154,7
|
source : ministère des transport.
Ces
chiffres ont été assez difficiles a trouver. En
effet, les budgets de la sécurité routière
que l'on trouve sur internet prennent en compte les fonds destinés
à l'entretien des infrastructures routières et à
la sécurité routière proprement dite de manière
indifférenciée. Pour trouver le budget de la Sécurité
Routière réellement consacré à la lutte
contre la violence routière, nous avons dû téléphoner
au ministère des transports et insister pour que notre interlocuteur
trouve les chiffres sur leur intranet.

On
constate ici que le budget a très largement diminué
entre les années 1991 et 1998 avant de réaugmenter
par la suite. On remarque également qu'un bond spectaculaire
devrait avoir lieu pour 2003 selon le Ministère des transports.
Si on met en parallèle cette courbe avec celle du nombre
de tués lors d'accidents liés à l'alcool, on
constate une assez nette corélation. En effet, plus le budget
accordé à la Prévention routière est
faible, plus le nombre de victime est important. Il n'y a qu'une
seule exception à cette règle : en 1995, le nombre
de morts a diminué ainsi que le budget. On a cependant vu
que cette baisse pouvait s'expliquer par un changement juridique
rendant les sanctions plus sévères pour les contrevenants.
3
) Evolution des politiques
D'après
certaines associations de victimes, la politique menée
depuis les trente dernières années par les différents
gouvernements a été très largement axée
sur la répression. Dans un premier temps, ce type de mesures
a été couronné de succès puisqu'il
a permis de faire diminuer de moitié le nombre de victimes
de la route en 20 ans. En effet, ce chiffre est passé de
16000 morts en 1972 à 8000 en 1992. Les
années 70 étaient marquées par une liberté
quasi totale des conducteurs : l'effet de la mise en place d'une
politique répressive était alors maximal. Mais au
cours des années 90, le nombre de victimes avait tendance
à se stabiliser si bien de telles méthodes ont été
remises en question et la répression a souvent été
considérée comme une solution de facilité.
L'ensemble des s'observateurs s'accordaient pour dire que toute
répression supplémentaire était vaine. Ainsi,
il apparaissait clairement qu'il fallait dorénavant miser
sur la pédagogie et la formation des conducteurs.
La
prévention et l'éducation se sont donc beaucoup
développées depuis 1990. Cependant, la politique
adoptée par le précédent gouvernement privilégiait
fortement la répression. Mr Gayssot misait sur la "peur
du gendarme" pour réduire le nombre de victimes. La
diminution de 5,6% des morts de la route en 2000 semble donner
raison à la politique de Mr Gayssot. Les plus rétissants
à la répression s'interrogent. Il est en effet difficile
d'analyser les résultats d'une politique de sécurité
routière à court terme. D'autre part, même
si le nombre de victimes a globalement diminué en 2000,
il a augmenté au cours des 2 premiers mois. Il faut donc
rester prudent en ce qui concerne toute interprétation
et on peut se demander si les bons résultats de 2000 sont
liés à un revirement de tendance conjoncturel ou
structurel. Les plus péssimistes ne peuvent s'empêcher
de penser que la politique de Mr Gayssot étant bassée
sur la culpabilité du conducteur et non sur sa responsabilité,
ne pouvait être efficace à long terme.
4 ) Elargissement
du parc automobile français

Malgré une constante augmentation du parc automobile depuis
les années 70, on note que le nombre de tués sur
les routes n'a pas cessé de diminuer, même si cette
diminution s'est faite de plus en plus faible ces dernières
années.
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