II.1
) Le Cadre juridique et historique
Le
maximum légal d'alcoolémie autorisé est de 0,5
g/L. La loi distingue états distincts: l'état d'ivresse
et l'état alcoolique. La différence entre ces deux états
est souvent confuse à l'esprit du public.
Tout
d'abord, l'état alcoolique, il existe deux types d'infractions.
Tout d'abord, pour un taux compris entre 0,5 et 0,8 g/L , le decret
du 29 août 1995 prévoit un retrait de 3 points du permis
de conduire et une amende de 130€ ( 90€ si le contravenant
paie dans les trois jours et 370€ si le contravenant ne paie pas
dans les trente jours. Ensuite un taux d'alcoolémie supérieur
à 0,8 g/L est considéré comme un délit et
est réglementé par la loi du 12 juillet 1978 :
"
Toute personne qui aura conduit un véhicule alors qu'elle se
trouvait, même en l'abscence de tous signes d'ivresse manifeste,
sous l'emprise d'un état alcoolique caractérisé
par la présence dans le sang d'un taux d'alcool 0,8 g/L ou par
la présence dans l'air expiré d'un taux d'alcool pur égal
ou supérieur à 0,4mg/L sera punie d'un emprisonnement
d'un mois à un an et d'une amende de à 750€ à
1500€ ou de l'une de ces deux peines seulement ".
Le
contrevenant risque alors un retrait de 6 points du permis de conduire,
une suspension de permis de conduire pour une durée pouvant aller
jusqu'à 5 ans, une amende pouvant aller jusqu'à 4500€,
une peine de prison pouvant atteindre deux ans après jugement
par le Tribunal correctionnel. Toutes ces sanctions seront aggravées
en cas de'accident provoquant des blessures graves ( 4 à 6 ans
de prison avec 60000€ à 90000€ d'amende, annulation
de permis pendant 5 ans et 8 points retités). Dans le cas de
récidive, le contrevenant ne peut repasser son permis de conduire
avant 10 ans, sous réserve qu'il ait été reconnu
apte après examen médical.
En
ce qui concerne l'état d'ivresse se caractérise
par le comportement anormal de l'individu comme le déséquilibre,
l'haleine fortement imprégnée d'alcool, l'incohérence
des propos, le refus d'obtempérer (tous ces exemples de manifestations
d'un état d'ivresse font partie de la jurisprudence)... Cet état
se juge indépendemment de toute mesure du taux d'alcoolémie.
Il apparaît donc qu'un individu peut être poursuivui pour
conduite en état d'ivresse alors que son taux d'alcoolémie
est inférieur à 0,5g/L. Cela fait se demander à
certaines associations pourquoi continuer de systématiser la
condamnation pour un taux supérieur à 0,5g/L alors que
les effets de l'alcool sont variables selon les personnes et peuvent
être importants chez certaines personnes, même en dessous
du seuil légal.
Cependant,
une certaine part de subjectivité intervient dans l'appréciation
de l'état d'ivresse et donc cela pose le problème des
jugements arbitraires lors du procès de l'accusé. Les
magistrats sont ammenés à se baser sur leur intime conviction
après audition des deux partis. De plus, la jurisprudence protège
les agents de police puisque leur intégrité ne peut être
mise en cause même si le prévenu a été relaxé
à l'issue de son procès.
Les
sanctions encourues pour conduite en état d'ivresse sont assez
sévères puisque le contrevenant risque deux ans de prison
et une amende de 4500€.
- 15 décembre 1958 :
- création de l'infraction de conduite en état alcoolique
et de l'infraction de conduite en état d'ivresse.
- 18 mai 1965 :
- la tentative de conduite sous l'emprise d'un état alcoolique
n'est plus répréhensible
- possibilité, dans le cas d'une infraction grave, de dépistage
de l'imprégnation alcoolique par l'air expiré.
- 9 juillet 1970 : le seuil maximum d'alcoolémie est
fixé à 0,8g/L, avec l'obligation de dépistage
en cas d'infraction grave et d'accident. La loi précise que
pour un taux compris entre 0,8 et 1,19g/L, l'infraction est considérée
comme une contravention de police alors que si l'alcoolémie
dépasse 1,20g/L, l'infraction constitue en délit.
- 12 juillet 1978 :
- la loi permet de procéder à des contrôles
préventifs de l'alcoolémie préventifs, avant
tout accident ou infraction.
- durcissement des sanctions.
- 8 décembre 1983 :
- le taux à partir duquel l'infraction est considérée
comme un délit est abaissé à 0,8g/L.
- institution d'un taux légal dans l'haleine de 0,4 mg
d'alcool/litre d'air expiré.
- 17 juillet 1986 :
- le permis de conduire peut être retiré immédiatement
pour une durée maximale de 72h. Si le dépistage
s'avère positif, possibilité de suspension ferme
du permis de conduire.
- 10 juillet 1987 :
- renforcement des amendes et des peines d'emprisonnement en cas
de conduite en état d'ivresse.
- 30 juillet 1987 :
- interdiction pour les producteurs d'alcool de réaliser
des publicités ayant un rapport quelconque avec la conduite
ou les engins motorisés.
- 10 juillet 1989 :
- un dépistage d'alcoolémie peut avoir lieu au cours
d'une arrestation liée à un non port de la ceinture
de sécurité ou du casque.
- 31 octobre 1990 :
- les officiers et les agents de la police judiciaire peuvent
soumettre tout conducteur à un test d'alcoolémie
par air expiré.
- 11 juillet 1994 :
- un taux d'alcool compris entre 0,7 et 0,8g/L est désormais
sanctionné par une contravention.
- 15 septembre 1995 :
voir évolution
du nombre de victimes de la route.
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