I.4
) Dépistage et comptage
1 ) Les
différents moyens
a) L'alcooltest
et l'éthylotest
Ces
deux appareils mesurent l'imprégnation d'alcool relativement
à l'haleine.Ce sont des moyens de contrôle visuels et
ils sont en vente libre en pharmacie.
- L'alcooltest : l'air expiré
par l'individu dans le ballon traverse un tube contenant un réactif
chimique. Si le taux d'alcoolémie est supérieur à
0,5g/L, le réactif ( rouge à l'origine ) devient vert.

source: www.securite-routière.fr
- L'éthylotest : cet
appareil possède un ballon et une cellule chimique avec un
dispositif électronique. Celle ci varie en fonction du taux
d'alcoolémie.
A
l'heure actuelle, l'alcooltest est progressivement remplacé
par l'éthylotest électronique qui est beaucoup plus
sensible. Ainsi, on remarque que le pourcentage de contrôles
positifs est multiplié par 2,45 quand le test est effectué
avec un éthylotest au lieu d'un alcooltest.
b)
L'éthylomètre et la prise de sang
Quand
l'un des deux tests précédants s'avère positif,
il n'y que présomption d'infarction. L'agent de contrôle
doit alors procéder à un des deux moyens de contrôle
incontestables :
- L'éthylomètre
: c'est un appareil électronique
qui mesure le taux d'alcool en mg/L d'air expiré.
- La prise de sang : elle
n'est plus tellement pratiquée. Elle peut cependant être
utilisée quand les autres moyens sont inutilisables ( blessures
empêchant de souffler, ... ). Elle doit être pratiquée
dans un délai de 6 heures.
2)
Les problèmes de comptage
En
arrivant sur les lieux d'un accident corporel ou mortel, les agents
de police doivent remplir un bordereau d'analyse des accidents corporels
(BAAC). Ils doivent l'alcoolémie des différents individus
et noter les résultats dans le bordereau.Ce dernier sert à
faire des études statistiques. Cependant, il y a des cas où
le taux d'alcoolémie ne peut être déterminé
et demeure inconnu. Cela ammène donc les autorités à
considérer 3 types d'accidents :
- avec alcool : AAA.
- sans alcool : ASA.
- avec alcoolémie inconnue : ATI.
Voici,
dans le cas d'un accident impliquant deux conducteurs, comment chaqu'une
des trois catégories est considérée :
Conducteurs 1 & 2
|
Alcoolémie > 0,5
|
Alcoolémie < 0,5g/L
|
Alcoolémie inconnue
|
Alcoolémie > 0,5
|
AAA
|
AAA
|
AAA
|
Alcoolémie < 0,5
|
AAA
|
ASA
|
ATI
|
Alcoolémie inconnue
|
AAA
|
ATI
|
ATI
|
A
priori, on s'attend à ce que la part d'accident de type ATI
soit très réduite. Ce n'est cependant pas le cas (voir
tableau) . En effet, outre les incendies et les délits
de fuite, parfois les médecins peuvent interdire toute prise
de sang chez un bléssé grave. De plus, même si
une prise de sang peut être effectuée, les résultats
sont différés et souvent, ils ne seront pas pris en
compte dans le bordereau statistique.
Il
apparaît donc que l'ensemble des statistiques est faussé
à cause de cette proportion d'accidents ATI. Cela est d'autant
plus vrai que l'on imagine bien que les individus ne pouvant subir
les tests de dépistage sont les plus impliqués dans
la conduite en état d'ivresse. Pour limiter ce problème,
les études essaient de prendre en compte à la fois les
résultats du BAAC mais également ceux des prises de
sang.
Il
existe un autre phénomène pouvant biaiser les statistiques.
Dans ces dernières sont pris en compte à la fois les
responsables (souvent sous l'influence de l'alcool ) et les non-responsables
( avec une alcoolémie < 0,5g/L). Par conséquent,
ce dénombrement diminue le pourcentage d'impliqués sous
l'influence de l'alcool. C'est pour cette raison que certaines études
ne prennent en compte que les responsables des accidents.
Plusieurs
personnes mettent en cause la validité des chiffres donnés
par l'Etat. Jehanne Collard, avocate spécialisée
dans la défense des victimesde la route,et le journaliste Jean-François
Lacan, pensent que les chiffres des accidents de la route sont
truqués . En effet, lorsqu'en France les pouvoirs publics
comptabilisent les victimes de la route, ils le font avec une méthode
particulière qui ne prend en compte que les décès
survenus moins de sept jours après l'accident, contre trente
jours dans les autres pays industrialisés. Ainsi, dans le bilan
officiel des 8 000 morts de la route, il "manque" donc les
2 000 à 3 000 victimes qui décèdent dans les
sept à trente jours après l'accident . Les pouvoirs
publics mettent sur le dos de l'automobiliste les mauvais résultats
de la sécurité routière. Interviewée dans
les Echos, Me Jéhanne Collard dit à se sujet : «
Trop souvent, son seul comportement est montré du doigt, et
on oublie que la route sur laquelle il roule a aussi sa part de responsabilité,
qu'il s'agisse d'un virage mal dessiné, d'une chaussée
déformée ou d'un carrefour dangereux. » Elle dénonce
le fait que ce sont les Directions départementales de l'équipement
(DDE), celles-là mêmes qui ont construit les infrastructures
routières, qui en contrôlent la sécurité.
«Pourtant, dans 42 % des accidents mortels, on relève
des défauts de l'infrastructure.» Il n'existe en France
aucune norme pour les équipements routiers.
3)
Quelques statistiques
a)
Proportion d'alcoolémie connue suivant le type d'accident.
|
|
ATC
|
ATI
|
Ensemble
|
Accidents
|
Nombre
|
97 472
|
19 273
|
116 745
|
corporels
|
Pourcentage
|
83,5
|
16,5
|
100
|
Accidents
|
Nombre
|
4326
|
2594
|
6920
|
mortels
|
Pourcentage
|
62,5
|
37,5
|
100
|
ATC = AAA + ASA
On
constate que dans plus d'un accident mortel sur trois, les taux
d'alcoolémie des individus sont inconnus. La proportion
est plus faible pour les accidents corporels. Cela montre bien la
difficulté de faire des tests de dépistage quand l'état
des individus est très grave ( impossiblité de souffler
dans le ballon, interdiction de faire une prise de sang, ...).
Dans
les statistiques suivantes, on ne prend pas en compte les accidents
ATI, cela revient à considérer que la proportion d'accidents
liés à l'alcool est la même dans les accidents
ATI que dans les accidents du type ATC.
Accidents
corporels :
|
Alcoolémie > 0,5 g/L
|
Alcoolémie ayant pu être
mesurée
|
Pourcentage d'infraction
|
Semaine
|
3 948
|
64 697
|
6,1
|
Weekend |
5 698
|
32 775
|
17,4
|
Total
|
9 646
|
97 472
|
9,9
|
Accidents
mortels :
|
Alcoolémie > 0,5 g/L
|
Alcoolémie ayant pu être
mesurée
|
Pourcentage d'infraction
|
Semaine
|
493
|
2421
|
20,4
|
Weekend |
5856
|
1 905
|
44,9
|
Total
|
1 349
|
4 326
|
31,2
|
Ces
deux tableaux montrent bien la violence des accidents liés
à l'alcool. En effet, le pourcentage de tels accidents est
plus de trois fois plus important pour les accidents mortels que pour
les accidents corporels.
b)
Proportion d'alcoolémie connue suivant le type de blessures
Nombre de tués:
|
Alcoolémie > 0,5 g/L
|
Alcoolémie ayant pu être
mesurée
|
Pourcentage d'infraction
|
Semaine
|
545
|
2 632
|
20,7
|
Weekend |
1 009
|
2 167
|
46,6
|
Total
|
1 554
|
4 799
|
32,4
|
Nombre de blessés graves :
|
Alcoolémie > 0,5 g/L
|
Alcoolémie ayant pu être
mesurée
|
Pourcentage d'infraction
|
Semaine
|
1 314
|
12 587
|
10,4
|
Weekend |
2 161
|
8 795
|
24,6
|
Total
|
3 475
|
21 382
|
16,3
|
Le bilan devient beaucoup plus lourd de conséquences
quand on considère le fait que sur les quelques 21000 bléssés
graves, 3000 resteront handicapé à plus de 50%.
Ainsi, presque 15% de ces personnes seront physiquement marquées
à vie. Il est important de noter le fait que ce chiffre
n'est jamais donné dans les statistiques du gouvernement
ou de la Sécurité Routière. Nous l'avons
trouvé dans une interview de Me Jéhanne Collard,
vice présidente de l'association Anne Cellie dans les Echos.
Nombre de blessés legers :
|
Alcoolémie > 0,5 g/L
|
Alcoolémie ayant pu être
mesurée
|
Pourcentage d'infraction
|
Semaine
|
3
864 |
69 768
|
5,5
|
Weekend
|
6
204 |
39 136
|
15,9
|
Total
|
10
068 |
108 904
|
9,2
|
Encore
une fois, on peut constater que plus les accidents sont lourds de
conséquence, plus la proportion d'alcool devient importante.
c)
La répartition en France
Cumul 1997-2001: proportion d'accidents mortels avec alcool
par département :

d)
Répartion suivant la classe d'âge
Pourcentage de conducteurs au taux d'alcoolémie positif
impliqués dans un accident corporel ou mortel par tranche
d'âge:

Comme
on pouvait s'y attendre, ce sont les jeunes qui sont le plus marqués
par le problème de l'alcool au volant. C'est pour cette raison
que la plupart des campagnes de la Sécurité Routière
ciblent avant tout les 18-30 ans en mettant en scènes
des jeunes sortant de boîte de nuit ou conduisant après
une soirée arr
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