UN PROJET RATIONNEL ?

POURQUOI CE PROJET A UNE VIE ?

 

SITUATION DE LA CONTROVERSE

LE BOUCLIER ANTIMISSILE

Historique

Comment ça fonctionne?

DES TESTS IRREALISTES

Le système de défense antimissile

Tests  limités et problèmes d'efficacité en temps réel

UN PROJET RATIONNEL?

Pourquoi ce projet a une vie

Aspects  géostratégiques

Conflits internes

Conflits externes




 

 a) Pourquoi ce projet a une vie?

 

*       Une menace réelle :

 

        Le rapport d'enquêtes des services secrets américains de décembre 2001a révélé que d'ici 15 ans les états unis devront faire fasse à une réelle menace des missiles détenus par la Corée du nord , l'Iran et l'Irak. L'inquiétude est  accrue par le fait que certains de ces pays , aux quels nous pouvons rajouter La Chine et La Russie , vendent leur technologie à des états de mauvaise réputation , des états parias ( filous ) . La Corée et même la chine sont en contact, à ce sujet avec le Pakistan. Ces pays ont développé ces dernières années des missiles de portée de plus en plus grande et de plus en plus précis , qui présentent un danger pour le territoire américain.

      Les récentes enquêtes de la CIA , après le 11 septembre ont montré qu'aujourd'hui , la principale menace viendrait de la Corée du nord et non plus de l'URSS , comme ce fut le cas dans le rapport d'enquête  adressé au congrès en 2000. Dans les 15 années avenir La Russie sera toujours le premier détenteur de « warhead» , suivie de la Chine , mais celles-ci auront notablement diminuées. Diminution inhérente aux accords de réduction des armes de destruction massives. Le danger viendrait de la Corée, qui serait capable de fournir des groupes terroristes, en technologies de missiles intercontinentaux et armes de destructions massives.

 

*       Le bouclier arme de prestige ( page 47 )

 

        C'est l'approche de beaucoup de conservateurs républicains. C'est un système de prestige tant économique que politique. Il attestera de la capacité de l'administration Bush à imposer sa propre volonté aux alliés et à ignorer l'opinion des autres. Il prouvera la capacité des USA à traiter des problèmes sensibles de sécurité internationale tout seul, grâce aux moyens techniques et technologiques dont ils disposent, par la riposte proportionnée. Economiquement, ce projet donnera naissance à des nouvelles technologies très attractives, très bénéfiques à l'économie américaine.

 

*       Les enjeux économiques

 

                 C'est un projet qui suscite des convoitises , tant internes aux états unis qu' externes. C'est un projet juteux. Les enjeux économiques ont parfois poussé certains pays comme le Canada à changer leur position sur le Système de défense américain , sous la pression des industriels. C'est un projet qui met en jeux des Milliards de dollars . Aux états unis Boeing , et Lockheed Martin sont déjà sur le coup . Elles travaillent en collaboration avec EADS en Europe. L'Europe est obligée de peser sa position , face à son soucis de protection ( protection de basse couche ) de ses troupes au combat, même partielle et son indépendance stratégique.

          Enfin, la forte augmentation des crédits de la défense évite au Pentagone d'avoir à arbitrer entre ses différents programmes majeurs, qui sont tous maintenus et accélérés. Le contexte budgétaire est donc favorable à la Missile defense, bien que cette dernière ne bénéficie que d'une part relativement modeste de la « manne », avec une dotation pour 2003 se montant, comme en 2002, à 7,8 milliards de dollars, contre 5,3 milliards de dollars en 2001.

 

 

*       Le 11 Septembre

         

           Après les attentats du 11 septembre 2001 jetant des avions civils pleins de kérosène sur des objectifs, beaucoup ont pensé que le projet anti-missile serait ralenti, voire interrompu. Bien au contraire, l'argumentation de la Maison Blanche a été : "cette fois-ci, il ne s'agissait que d'avions avec leur carburant. Imaginez ce que cela aurait été avec un missile équipé d'une tête biologique ou nucléaire … Les attentats du 11 septembre démontrent donc encore plus la nécessité de développer une défense anti-missile du territoire national." L'opinion a massivement adopté ce point de vue.

           Quelques semaines après le 11 septembre 2001, le Président G.W.Bush déclare que les Etats-Unis se retirent du traité ABM. Et les Russes ne disent pas grand chose. Moscou ne proteste que pour la forme. Ce qui montre bien à quel point leur position a changé par rapport à toutes les questions stratégiques et notamment au sujet des Etats-Unis.

          Pour autant, la démonstration de la vulnérabilité du territoire américain a créé un profond traumatisme. La protection du territoire national (homeland défense) devient plus que jamais un impératif absolu, en particulier face aux pays de « l'axe du mal » dotés d'armes de destruction massive. Si la menace terroriste s'est matérialisée avec force, les autorités politiques s'attachent à souligner qu'elle n'exclut en rien la menace balistique, tout aussi inacceptable et dont il faut également se protéger au plus vite.

             Dans un rapport d'information établi au printemps 20004(*), et qui portait sur le projet de National missile defense (NMD) de l'administration Clinton, la commission des Affaires étrangères et de la défense avait exposé les ressorts extrêmement puissants qui actionnaient la marche en avant des projets de défense antimissile. Elle avait considéré qu'il s'agissait là avant tout d'un impératif politique, fortement lié à la psychologie américaine, bien plus que d'une nécessité militaire.

             Au cours de son séjour à Washington deux années plus tard, la délégation a vérifié que ce constat était toujours valable, et que les évènements n'avaient pu que le conforter.

           Comme il y a deux ans, plusieurs responsables politiques ont rappelé qu'il était du devoir du président et du gouvernement de tout mettre en oeuvre pour protéger le peuple américain. Quel citoyen américain pourrait admettre que les autorités de son pays l'abandonnent sous la menace de missiles emportant des armes de destruction massive, alors qu'il existe une possibilité, à l'aide des technologies les plus modernes, d'édifier un rempart contre un tel danger ? Du reste, certains commentateurs signalent que, selon des sondages, une majorité d'Américains se croient dès maintenant protégés par un tel système, et que beaucoup d'entre eux s'étonneraient s'ils apprenaient qu'il n'en est rien et que l'on débat encore de l'opportunité de sa mise au point.

          Le contexte actuel conforte également la conviction des Etats-Unis que les choix relatifs à leur sécurité ne peuvent être entravés par des engagements multilatéraux ou des contraintes diplomatiques d'aucune sorte, et que seul l'intérêt national commande.

          Par ailleurs, si des débats existaient sur l'état des capacités balistiques des différents pays préoccupants, sur l'échéance à laquelle leurs missiles pourraient atteindre les Etats-Unis et sur la possibilité que ces pays parviennent à placer des armes de destruction massive sur ces missiles, les attaques du 11 septembre 2001 les ont plutôt atténués face à l'idée simple selon laquelle nul ne peut déterminer la probabilité d'une agression balistique et qu'il est urgent de préparer l'édification d'une défense efficace, sans attendre la révélation au grand jour de la détention et encore moins de l'usage, par lesdits pays, de ces capacités.

           Ainsi, alors qu'au cours des premiers mois du mandat du président Bush, plusieurs leaders démocrates du Sénat, notamment MM. Daschle, Biden, et Levin, avaient exprimé des critiques vis à vis des projets de Missile defense et de la volonté d'abroger le traité ABM, force est de constater que le contexte de l'après 11 septembre les a conduit à fait taire la plupart de leurs réserves. Par ailleurs, l'administration démocrate elle-même avait soutenu le principe de la nécessité d'une défense antimissile et avait tenté de négocier avec Moscou une révision du traité ABM, en vue il est vrai d'un système plus réduit, et en partie sous la pression de la majorité républicaine du Congrès.