Péages sur des autoroutes urbaines :

Cas de l'A14 :

A l'ouest de Paris, l'A14 relie la Défense à Orgeval où elle se connecte à l'A13. Ouverte en novembre 1996, il s'agit de la première voie à péage francilienne.

Objectif du péage :

L'instauration d'un péage fut décidé pour financer la construction de ce tronçon qui a en effet coûté très cher : 4,5 milliards de francs pour 15,6 kilomètres. Le chiffre d'affaires de ce péage est tel qu'il devrait devenir rentable d'ici une quinzaine d'années.

Système technique :

Comme pour la plupart des péages autoroutiers, ce sont des barrières qui sont implantées sur l'A14.

Tarification :

Le somme à débourser pour emprunter l'A14 est très élevée : 6,3 euros. Toutefois, pour attirer plus de clients, la société qui gère cette autoroute (la Société des Autoroutes Paris Normandie) a décidé d'une part de mettre en place une politique de modulation tarifaire en fixant le prix à 4,2 euros en heure creuse. D'autre part, elle propose un système de covoiturage qui offre la gratuité aux conducteurs transportant deux autres personnes et s'étant fait connaître auparavant.

Résultats :

Le problème de péage réside évidemment dans son tarif qui dissuade beaucoup d'automobilistes, ceux-ci préférant patienter dans les embouteillages sur l'A13 ou sur la nationale qui sont des voies gratuites. Ainsi, alors qu'initialement on prévoyait 39 000 véhicules quotidiens, il n'y en a qu'un peu plus de 25 000 en moyenne. Les usagers qui utilisent l'A14 sont en fait le plus souvent des professionnels qui ont des horaires précis à respecter.

Cas du périphérique Nord de Lyon :

Dans les années 1990, la Mairie de Lyon a réalisé le projet « Teo » : il s'agissait de construire la partie nord du périphérique. La Mairie avait décidé d'adjoindre un péage à cette infrastructure. Les travaux se sont achevés en juillet 1997.

Objectif du péage :

Ce péage devait servir à financer les travaux du périphérique Nord de Lyon dont le coût initialement estimé à 3,2 milliards de francs a finalement atteint près de 6 milliards.

Système technique :

Des barrières de péage ont été mises en place.

Tarification :

Lorsque cette partie du périphérique lyonnais, longue de 10 kilomètres, a été ouverte, les automobilistes devaient soit débourser 16 francs à chaque fois qu'ils l'empruntaient soit prendre un abonnement de 500 francs par mois. Cependant, les Lyonnais ont vivement protesté d'une part à cause du prix élevé, d'autre part à cause du nouveau plan de circulation mis en place. En effet, la communauté urbaine avait instauré un nouveau plan de circulation pour rabattre plus d'automobilistes vers le péage et ainsi rentabiliser plus rapidement cette nouvelle infrastructure. Comme en plus le coût des travaux a suscité une forte polémique, le Conseil d'Etat a finalement décidé d'annuler la concession accordée à Bouygues et la communauté urbaine de Lyon a récupéré l'ouvrage en régie directe. Dès lors, les prix ont nettement diminué ce qui a engendré une forte hausse du trafic. Les prix ont ensuite légèrement augmenté : il en coûte aujourd'hui 1,8 euros pour utiliser les 4 kilomètres encore payants.

Résultats :

Le péage est maintenant bien accepté par les Lyonnais puisque désormais 55 000 véhicules empruntent chaque jour la partie payante du périphérique. On compte également 67 000 abonnés. Néanmoins, ce projet est évidemment un échec pour la ville de Lyon du fait de la difficulté de l'acceptation d'une telle infrastructure.