Le centre de Londres était avant la mise en oeuvre du péage l'un des plus encombrés d'Europe. Ainsi, on estimait à 50% la part consacrée à l'attente lors des trajets des automobilistes dans Londres. Une augmentation du trafic ces dernières années avait encore accru la congestion. Enfin, la ville avait besoin de nouvelles sources de revenus pour financer les transports en commun.
L'objectif du péage est de réduire la congestion en incitant les automobilistes à utiliser les transports en commun et en affectant les recettes du péage à leur amélioration.
Ce péage s’applique dans une zone de 22 km2 dans le centre de Londres (soit 1,3 % de la superficie totale du grand Londres). Elle englobe le centre historique et les quartiers les plus fréquentés de la ville, comme ceux de la city et de Soho. En février 2007, cette zone a été étendue à l'ouest. L'ensemble de la zone soumise au péage actuellement est équivalente au quartier de la Défense à Paris.
Le système est fondé sur le pré paiement (comme un abonnement à un titre de transport) par l’usager, puis par le contrôle vidéo de la plaque minéralogique des véhicules entrant dans la zone. Le système de surveillance est organisé autour d'un réseau de plus de six cents caméras dispersées dans toute la zone de péage. Ces caméras envoient au centre de traitement leurs images qui sont stockées avec la date et le lieu dans une base de donnée du jour comparée ensuite à la base de donnée des payeurs.
Tout véhicule circulant dans le centre de Londres entre 7 h et 18h30 du lundi au vendredi doit payer 12 livres soit environ 18 euros. Les personnes habitant dans la zone ne paient que 10 % de cette taxe. D'autres véhicules en sont exemptés : les bus, les taxis, les services d'urgence, les véhicules utilisant des carburants alternatifs, les véhicules électriques, les conducteurs handicapés. La part des usagers dispensés représente environ 30% du trafic.
Pendant les heures de péage, le trafic (véhicules de quatre roues et plus) entrant dans la zone a diminué de 18 % et le trafic à l'intérieur de la zone a baissé de 15 %. On compte environ entre 65.000 et 70.000 véhicules par jour en moins dans la zone. Transport for London estime que 20 à 30 % de ces véhicules circulent maintenant autour de la zone ; que 50 à 60 % des passagers de ces véhicules utilisent les transports publics et que 15 à 25 % de ces passagers font du covoiturage, utilisent des deux-roues, circulent hors des heures payantes ou ont réduit leur nombre de trajets dans la zone de péage. Un certain nombre d'améliorations fut constaté sur le réseau de bus dans la zone soumise à péage comme l'augmentation de leur vitesse moyenne de 6% lors des heures de pointe. Leur fréquentation a augmenté d'environ 38% par rapport à 2002.