Lors de l'élaboration de la méthode idéovisuelle dans les années 1980, les instances ministérielles, en collaboration avec l'INRP ont souhaité disposer de données fiables. Une phase d'expérimentation a donc été organisée, mais l'on ne peut que souligner son faible degré de représentativité, dans la mesure où seulement une dizaine de classes ont été associées à cette étude, qui ne suivait pas de méthodologie proprement scientifique.
Il est troublant que pendant une vingtaine d'années, de 1970 à 1990, les instances politiques aient soutenu une approche qui ne disposait pas de validation scientifique solide. Certes, les tenants des méthodes idéovisuelles se réclament d'études psychologiques, mais trop souvent, leurs références sont imprécises, voire inexistantes. De fait, les premiers résultats des neurosciences invalident le postulat idéovisuel. Il n'en demeure pas moins que Mme Charmeux et M. Foucambert continuent à évoquer leur approche comme si elle était prouvée, et même confortée par ces dernières.
Il est vrai que les média ne simplifient pas la lecture sereine du débat technique en favorisant les positions caricaturales, inexactes, certes plus « faciles » et fédératrices, mais hélas trompeuses et trop peu étayées scientifiquement.