Mémoire soutenu en vue de l’obtention du certificat de capacité d’orthophonie, intitulé apprentissage de la lecture au CP : méthode synthétique vs méthode mixte . Par Emilie Bernard.
Ce mémoire pose la question suivante : la méthode de lecture phonético-syllabique utilisée par les orthophonistes auprès des enfants en difficulté, ne pourrait-elle pas être étendue à un plus large public, c’est-à-dire enseignée en classes préparatoires ?
Afin de valider la pertinence de cette question, Emilie Bernard a suivi deux classes de CP au cours de leur apprentissage: une apprenant avec la méthode synthétique « lire avec léo et léa » et l’autre avec une méthode à départ analytique, i.e. mixte ; en faisant en sorte que les élèves suivis soient comparables : même capacité au départ, a priori, pour l’apprentissage de la lecture. Ont été étudié à cette occasion : l’orthographe, la conscience phonologique, la mémoire et le langage oral en particulier.
Dans ce mémoire, Émilie Bernard emploie un protocole bien défini pour comparer les deux classes, avec des tests et un traitement des données (des résultats) définis à l’avance. La comparaison entre les deux classes est ainsi fondée sur l’évaluation du langage oral, de la mémoire, de la conscience phonologique, du langage écrit. Les erreurs de lecture ont été analysé de façon quantitative mais aussi de façon qualitative, après avoir été triées selon plusieurs catégories : ajout ou omission, erreur de déchiffrage, substitution graphique (pain lu bain), substitution sémantique (veste lu chemise)…
Nous pouvons résumer cette étude à l’aide du schéma suivant :
Commentaires :
En bleu les points communs entre les deux classes
En rouge les divergences.
Un dégradé de couleur ( orange, orange foncé puis marron) accompagne le protocole de façon chronologique, de septembre à juin, en passant par février. En effet les tests évoluent en même que l’apprentissage de l’enfant.
De façon générale, il apparaît que la classe L obtient de meilleurs résultats et surtout des résultats plus homogènes, avec moins de cas critiques que la classe A. En ce sens Émilie Bernard avance que la méthode de type synthétique convient à un plus grand nombre qu’une méthode mixte.
Parmi les critiques qu’Émilie Bernard émet quant à son étude, notons les critères d’appariement des élèves, qui peuvent être remis en cause, et l’évaluation du langage. Parmi les limites, notons le faible échantillon sur lequel Émilie Bernard a travaillé (deux classes seulement).
Émilie Bernard conclue ainsi : la méthode synthétique est tout à fait pertinente en classe de CP, et permet d’accéder à un bon niveau de lecture à un plus grand nombre d’élèves. La méthode synthétique satisfait autant les élèves qui n’avaient pas tous les pré-requis nécessaires au début de l’année, que les élèves qui avaient un bon pronostic de départ. Cette méthode donne de meilleurs résultats en conscience phonologique et en transcription phonologique.
Pour ce qui est de la pratique orthophoniste, Émilie Bernard juge qu’il semblerait important de s’assurer que les élèves qui n’ont pas de bons pré-requis à l’acquisition du langage écrit puissent bénéficier d’une méthode synthétique d’apprentissage de la lecture. Elle ajoute qu’il est important (pour l’orthophoniste) de connaître la méthode de lecture de l’enfant pour connaître au mieux un bilan de langage écrit.