Sylviane Valdois est directrice de recherche au CNRS, responsable scientifique du « Centre Référent pour les troubles du langage et des Apprentissages », au service de pédiatrie à Grenoble. Elle est aussi membre du Laboratoire « Cogni-Sciences et Apprentissages », à l’IUFM de Grenoble, et membre de l’Observatoire National de la Lecture.
Né le 2 mars 1955 à Marseille, elle obtient le certificat d’orthophonie en 1977. En 1980, elle termine un DEUG de psychologie, à l’université d’Aix-Marseille, et un an plus tard une licence de psychologie. En 1982, elle fait une maîtrise de psychologie expérimentale, puis en 1983, un DEA de neurosciences, suivi d’un doctorat de neuropsychologie. Sylviane Valdois est donc à la jonction entre deux des groupes d’acteurs identifiés dans la controverse : les neuroscientifiques et les orthophonistes.
Les travaux de recherche que Sylviane Valdois mène depuis portent sur les mécanismes cognitifs qui permettent la lecture et son acquisition.
Sylviane Valdois ne prend pas de position pour une méthode, mais insiste sur la nécessité de prévenir les difficultés d’apprentissage de la lecture, pour que les enseignants puissent proposer des exercices spécifiques aux élèves en difficultés, qui permettraient de mieux développer leur conscience phonologique et leurs aptitudes de lecture. Elle soutient pour ces élèves une méthode « favorisant l’acquisition des conversions graphèmes-phonèmes ainsi que le développement d’un vocabulaire orthographique ». Pour ce qui est de la prévention, elle insiste sur trois points :
Le premier point qu’elle juge le plus important pour l’enseignant est le travail sur l’oral, afin d’enrichir le vocabulaire de l’élève, et d’augmenter son niveau de compréhension du langage (possible dès la maternelle). À cet effet elle préconise d’ « oraliser » les textes écrits (l’enseignant pourra lire des histoires à voix haute). La recherche d’un langage oral riche chez l’enfant avant de se lancer dans l’apprentissage de la lecture est donc très importante pour Sylviane Valdois.
Le deuxième point est le développement de la conscience phonologique dès la maternelle. Pour cela, Sylviane Valdois met l’accent sur la syllabe, que l’enfant doit savoir repérer dans un mot, tout comme compter le nombre de syllabe dans un mot en tapant dans ses mains. Sylviane Valdois exclue en revanche l’étude du phonème dès la maternelle.
Pour ce qui est du développement de la conscience phonologique, Sylviane Valdois propose deux ouvrages : Malette entraînement phonologique, (éd. La Cigale) et Enseigner la lecture en cycle 2 (Nathan).
Le troisième point est l’entraînement visuel. Les élèves de maternelle doivent s’entraîner à la lecture d’images, à les analyser, pour les familiariser avec ce qui sera la lecture de mots, de phrases.
Enfin Sylviane Valdois insiste sur la nécessaire coordination entre les différents intervenants qui entourent les élèves, surtout ceux qui ont des difficultés. Pour elle, l’enfant dois se sentir au centre d’une coopération de professionnels formant une véritable équipe : l’enseignant, le médecin, l’orthophoniste, le psychologue, l’infirmière scolaire.
Retour à l'index alphabétique des acteurs
Retour à l'index des acteurs par discipline