Ghislaine Wettstein Badour est médecin, elle travaille depuis plus de 25 ans auprès d'enfants, d'adolescents ou d'adultes pour dépister notamment les difficultés d'apprentissage du langage écrit (lecture, écriture, orthographe). Elle a publié de nombreux ouvrages, tels que Lecture : la recherche médicale au secours de la pédagogie , Pour bien apprendre à lire aux enfants , et Pour bien apprendre l'orthographe, dans lesquels elle expose ses conclusions issues des neurosciences et de ses recherches personnelles menées sur plus de 500 cas d'élèves en difficulté. Elle a d'ailleurs créé les méthodes « FRANSYA », qui répondent au cahier des charges qu'elle estime légitime car conforme au fonctionnement cérébral. Elle donne également des conférences et anime des journées de formation demandées par les parents ou les enseignants que veulent pratiquer ces pédagogies.
Elle est citée dans la circulaire de Gilles de Robien, ses propos concernant le fonctionnement particulier de l'hémisphère cérébral gauche soutenant la thèse du retour à une méthode « syllabique » pure. Elle-même défend fortement la méthode synthétique, invoquant qu'il est neurologiquement impossible de retenir les mots comme une image, comme ce que suppose la méthode analytique. Dans une approche communément appelée « globale » ou « semi-globale », l'élève doit lui-même essayer de trouver les analogies graphophonologique. Ceci devient irréalisable lorsque l'enfant ne dispose pas de discrimination auditive ou oriente mal les formes dans l'espace. Or plus de la moitié des enfants parfaitement "normaux" qui entrent en CP se trouvent dans cette situation. Le module phonologique de leur cerveau ne réussissant pas à fournir au module supérieur des informations exactes, l'acquisition de la lecture leur est impossible malgré tous leurs efforts.
Elle soutient également qu'une maîtrise insuffisante de la langue orale et écrite freine considérablement le développement de la pensée conceptuelle et de l'intelligence dans son ensemble. Elle dénonce de plus une « désinformation » affirmant que les pédagogies globales ne sont plus utilisées, ou remplacées pas les méthodes semi-globales, « beaucoup moins dangereuses ». Pour le docteur Wettstein-Badour, c'est justement une erreur de croire que ces méthodes représentent un équilibre idéal entre méthodes alphabétique (nom qu'elle donne à la méthode synthétique), et analytique. Elle les considère comme tout aussi nocives.
Elle déplore cependant le manque d'information à ce sujet des enseignants, et souhaite que les résultats des neurosciences soient davantage pris en compte dans la pédagogie, afin de se fonder sur des résultats scientifiques plutôt que sur l'idéologie.
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