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Nucléaire civil et militaire
Les scientifiques et industriels ont
actuellement atteints un
niveau de compétence et de maîtrise global de
l'énergie nucléaire issue de la fission : le
stockage des déchets radioactifs de très faible,
faible et moyenne activité est au point, et les centrales
nucléaires qui utilisent le processus de fission pour
générer de l'énergie sont maintenant
au point d'un point de vue de la sécurité.
Etant en ce moment dans cette
période, nous ne
savons pas si de gros progrès ont été
fait dans l'industrie nucléaire à des fins
militaires pour des questions évidentes de secret
défense. En effet, mis à part les bombes et
missiles d'une part et les réacteurs de sous-marin et de
porte-avions d'autre part (les Sous-marins Nucléaires
Lanceurs d'Engins SNLE ou le Charles-de-Gaulle par exemple) les
applications de l'énergie nucléaire sont
limitées dans ce secteur. Nous pouvons toutefois noter des
utilisations dérivées de l'explosion d'une bombe
nucléaire : la destruction ou tout au moins la paralysie
partielle des systèmes
électromagnétiques dans une zone
dépendant de l'ampleur de l'explosion,
propriété qui a été l'objet
d'études pour tenter de la contrôler.
En revanche, pour ce qui est des
applications civiles, de
gros progrès ont été accomplis
récemment : par exemple, des études ont permis de
concevoir et dimensionner un système de stockage pour des
déchets de haute activité à vie longue
: en France, qui est l'un des pays les plus avancés dans ce
domaine au niveau mondial, la solution retenue a
été l'enfouissement dans une couche
géologique à près de 500
mètres de profondeur sous terre. D'autres pays, tels que la
Suède, ont préférés enfouir
leurs déchets à des profondeurs moindres mais
dans une couche de granit avec de meilleures
propriétés de confinement.
Pour ce qui est des centrales
elles-mêmes, on peut
noter deux évolutions importantes : la mise en pratique de
réacteurs de génération 3
(réacteur EPR), qui fonctionnent exactement sur le
même principe que la génération 2 mais
avec des systèmes de sécurité
renforcés qui permettent de limiter davantage les risques,
ainsi qu'un rendement amélioré, qui diminue la
consommation de combustible : pour avoir un ordre de grandeur, les
assemblages de combustibles pourront rester 4 à 5
années dans le réacteur, contre 3 actuellement,
et pour une puissance nominale de 1600 MW contre 1450 MW pour les
réacteurs les plus évolués de seconde
génération. Cette nouvelle
génération a elle-même
suscitée de nombreuses controverses en particulier
à propos de sa localisation. Le premier réacteur
EPR en France va se trouver dans le Nord de la Manche, à
Flamanville où se trouve déjà une
centrale, et à proximité de l'usine de
retraitement Areva. La seconde évolution consiste dans le
début de la conception de générateurs
de quatrième génération. Ceux-ci sont
censés entrer en service à l'horizon 2040, et ne
sont pas une simple amélioration de la
génération 3 comme l'est l'EPR face à
la génération 2. En effet, bien que plusieurs
concepts soient encore à l'étude, que ce soit en
France ou ailleurs, la principale nouveauté sera
l'utilisation de sodium en tant que liquide caloporteur, à
lieu de l'eau utilisée actuellement. Ainsi, le rendement de
ces centrales devrait sensiblement augmenter (les estimations parlent
d'une puissance nominale de l'ordre de 2200 MW) et pour une
consommation de combustible identique.
Il est apparu au cours de ces
dernières
années que l'Uranium et plus
généralement les combustibles
nucléaires pourraient manquer d'ici plusieurs
siècles, comme la plupart des ressources naturelles, et
qu'il était par conséquent primordial de limiter
la consommation des centrales. D'où les nombreux
progrès dans ce domaine, en particulier au niveau de
l'optimisation dans le positionnement des assemblages et l'exploitation
du combustible.
D'autre part les études sur la
fusion
nucléaire dans le but d'en tirer une source
d'énergie électrique ont avancé, pour
aboutir à la conceptualisation du projet ITER, un programme
à l'échelle mondiale ayant pour but
l'élaboration d'un réacteur puis d'une centrale
fonctionnant avec le processus de fusion nucléaire, qui
permettrait de dégager beaucoup plus d'énergie.
Ce réacteur va être construit aux alentours de
2030, à Kadarache, dans le Sud de la France, et servira de
prototype pour rendre efficace et sûr le processus de fusion,
la difficulté majeure étant le contrôle
de la réaction en chaîne après l'avoir
initialisée, puisqu'il n'est pas question de
dégagement de neutrons qui pourraient
éventuellement être freinés par des
barres en graphites comme dans les réacteurs actuels. Les
progrès dans cette voie sont liés à
d'autres technologies de pointe, telles que le laser
mégajoule, construit par CILAS, une filiale du groupe EADS,
qui permettrait un apport d'énergie suffisant pour
démarrer la réaction.
En matière de
développement au niveau
civil, on peut aussi évoquer les progrès en
matière de retraitement : en effet, depuis ses
balbutiements, le processus de retraitement et de séparation
a été largement amélioré,
de sorte que les rejets de matières radioactives du fait de
la séparation des matériaux radioactifs sont
pratiquement nuls, et les colis de déchets permettent un
confinement maximum.
Bien que de nombreuses voies soient encore
en cours
d'exploration en ce moment même, on ne peut que constater une
maîtrise globale des phénomènes
associés à l'énergie
nucléaire, et même si quelques zones d'ombre
subsistent, la production d'énergie
générée par la fission
nucléaire est maintenant contrôlée.
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