|
|
|
|
|
.: Connaissances :.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
.: Sphères :.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
.: Crédits :.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Deuxième période :
1963-2000
1963-1969 : Objectif Lune
Le NERVA bloqué, Saturn doit
changer de propulseur, et l’étage
nucléaire est remplacé par un étage
conventionnel. En URSS, le nucléaire spatial ne
s’arrête pas pour autant, un clone du NERVA aurait
été testé malgré le
traité, mais encore aujourd’hui peu
d’informations ont été
divulguées sur le projet spatial soviétique.
Une mission est pourtant en cours pour la
course à la lune, mais les Soviétiques
enchaînent les coups du sort. L’équipe
de Korolev finit par jeter l’éponge en 1969
après des échecs, et la destruction finale
d’un prototype de N1 qui tue de nombreux scientifiques et
rase le pas de tir. C’est la fin définitive de la
propulsion nucléaire spatiale soviétique.
Quelques jours plus tard, c’est
la consécration pour la NASA, avec la réussite de
la mission Apollo 11 qui permet à des Américains
de poser le pied sur la Lune.
Pour en arriver là, la
distribution des contrats pour Saturn V aux firmes
américaines a été une bataille
féroce, la première de ce genre, vu les sommes
mises en jeu. C’est notamment à cause de cela que
la fusée a finalement été chimique,
car Douglas s’est acharné pour
décrocher l’étage 3, alors que la
version nucléaire était construite par un
laboratoire public et North American Aviation, qui avait
déjà des gros contrats. Avec la victoire du tout
chimique, la propulsion nucléaire spatiale se met en veille.
En parallèle de la
frénésie lunaire, le système RTG-RHU
apparaît ; il s’agit d’une technologie
nucléaire connue depuis une vingtaine
d’années (effet Seebeck) qui trouve une
application prometteuse dans le domaine spatial, et cela sans violer le
PTBT. En effet son principe est de dégager de la chaleur par
simple désintégration, mais en zone
confinée, donc il n’y a pas de
retombées radioactives : c’est le début
du programme SNAP (Systems Nuclear Auxilliary Power). Conduit par TRW,
le premier test de « poodle thruster », SNAP-9A en
1964, est un succès.
Dans le même temps, des
séries de SNAP sont conçus pour produire de
l’électricité à partir de la
chaleur, et donc servir de générateur au lieu des
panneaux solaires qui parfois font défaut.
Ainsi, les dernières sondes
Apollo vont être équipées de SNAP-27.
Cependant, le premier accident
nucléaire ne tarde pas. La même année,
le satellite de navigation Transit 5BN-3, équipé
d’un SNAP-3A, manque son décollage. Le satellite
brûle dans l’atmosphère et 1kg de
Plutonium 238 se disperse. Le reste de l’épave
coule au large de Madagascar.
Mais une autre catastrophe survient en
1966, c’est le plus gros accident nucléaire
militaire de l’histoire : au large de l’Espagne, un
B-52 percute un ravitailleur bourré de carburant, et les
deux avions explosent. Le bombardier transportait 4 missiles
thermonucléaires, 1 tombe en mer et les autres
s’écrasent sur la cote. Deux d’entre eux
sont détruits et libèrent 5kg de Plutonium sur
les champs de tomates.
Cependant la presse s’empare de
l’affaire et la dévoile au public
américain, alors que le gouvernement nie toujours.
C’est la première fois que des
réactions hostiles à l’utilisation du
nucléaire se font entendre librement.
1970-2000 : De la conquête du
monde à la conquête de l’univers
Un second accident spatial, celui de Nimbus
B-1, met cette fois en cause directement un propulseur SNAPOODLE au
bioxyde de Plutonium. Cette fois-ci, il y a explosion, et en haute
atmosphère. Le plutonium se vaporise en microbilles qui
contamineront toute l’atmosphère. L’AIEA
quantifiera cet accident comme 1/3 de Tchernobyl. La NASA alors seule
agence spatiale mondiale, stoppe les RTG propulsifs, car une autre
idée bien plus prometteuse à fait son chemin.
Le moteur à Xénon
ionisé, est un nouveau propulseur spatial qui a un avantage
fabuleux, développé dans le Ion Auxilliary
Propulsion System (IAPS) de 1974, il fonctionne à
l’électricité ! Bien que
très faible, il peut fonctionner pendant très
longtemps, et générer au bout de plusieurs mois
une accélération énorme. Et pour
générer l’énergie
électrique, rien ne vaut un RTG…
La NASA rêve de partir
à la conquête de tout l’univers,
emmenée par Johnson. Mais d’abord le
système solaire. La NASA a planifié cela dans le
programme TOPS (Terrestrial Observation & Prediction System).
En attendant ce nouveau propulseur longue distance, les
Américains enchaînent les lancers de sondes,
chacune équipée d’une vingtaine de
petits RTG/RHU pour faire marcher tous les équipement, et
notamment renvoyer des milliers de photos. Les vues de Saturne des
Voyager, d’Uranus et de Neptune par Pioneer, et de Mars par
Viking toutes ont été prises par des appareils
photos à l’énergie
nucléaire.
Ces sondes ont été
envoyées entre 1972 et 1977, et elles ont
dépassé toutes les espérances de la
NASA. Tout le monde connaît les fameuses plaques
d’or de Voyager. De très nombreuses questions
scientifiques ont été soulevées ses
clichés. par En effet à la base, le projet
était censé durer 15 ans, mais les sondes sont
aujourd’hui encore suivies, et ont quitté le
système solaire. C’est
l’apogée de la technologie RTG.
Cependant, en 1981, des astrophysiciens de
la NASA découvrent ce qui sera appelé
l’anomalie Pioneer. Un calcul précis de la
position de Pionner 11 montre quelque chose d’inattendu : la
sonde ne suit pas la trajectoire prévue. Et pire, la
nouvelle trajectoire calculée est incompatible avec les
forces gravitationnelles des corps célestes. Une force
inconnue a fait dévier la sonde, et ce toujours dans la
même direction, ce qui fait penser que le problème
est lié à celle-ci. Il faudra plusieurs
années avant d’avancer une esquisse
d’explication. Les scientifiques découvrent en
fait que chaque sonde à RTG possède «
son anomalie », bien que ce soit difficile à voir
avant plusieurs années de voyage.
Les multiples piles radioisotopiques
disposées sur l’engin
entraîneraient-elles des perturbations ?
L’explication la plus plausible est que lors de la
désintégration du plutonium, des noyaux alpha
sont créés, arrachant des électrons au
cylindre (et oxydant le métal) pour faire de
l’hélium, qui finirait par
s’échapper dans l’espace, en une sorte
de « tuyère latérale ».
D’autres théories sont
à l’étude, comme la
proximité de Némésis, une naine
blanche aux frontières du Système Solaire.
Cette découverte fait craindre
des dangers de la part des milliers de RTG terrestres, notamment les
RTG utilitaires soviétiques abandonnés dans la
nature (signalisation, alimentation de bâtiments
isolés), ou encore des RTG pacemakers !
Depuis, des nouvelles normes sont apparues,
et assurent la résistance des RTG à la plupart
des accidents. Cependant cela ne calme pas les ardeurs des groupes
écologistes nouvellement créés. On
peut citer Greenpeace, qui débute ses actions
anti-nucléaires en 1971.
Pendant le temps, l’union
Soviétique, exsangue, lance ses derniers projets, donc le
terrible RORSAT qui ne sera dévoilé
officiellement que très récemment. En effet, les
Soviétiques ont réellement lancé des
satellites pourvus d’un réacteur, et font courir
un risque terrible à l’humanité.
Reagan arrive alors au pouvoir, et va
achever définitivement cette superpuissance
fantôme, et toutes les escalades d’armement et de
puissance spatiale. En 1987 survient la catastrophe de Tchernobyl qui
scelle le rejet du nucléaire sous toutes ses formes par
l’opinion mondiale.
À la fin des années
90, le désintérêt pour
l’espace et la recherche nucléaire est
à son paroxysme, le budget de la NASA est au plus bas, mais
tout n’est pas fini…
|
|
|
|
|
|
|