Les organisations internationales

            Une organisation internationale (OI) est une organisation qui regroupe des personnes morales afin de coordonner des actions touchant plusieurs pays. Il existe deux types d’organisation internationale :            

            Dans notre controverse nous avons retrouvé ces deux types d’Organisations Internationales dont  le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC et la FAO pour les OIG ainsi que OXFAM pour les ONG.


Les OIG (Organisations Intergouvernementales)

Le FMI (Fond Monétaire International)

           Le Fond Monétaire International (FMI) est une institution internationale dirigée par Dominique Strauss-Kahn depuis le 1er novembre 2007 et regroupant 185 pays du monde entier. Crée en juillet 1944 lors de la conférence de Bretton Woods afin d’essayer de garantir la stabilité du système international de l’après seconde guerre mondiale, son rôle principal est de « promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté ». Il assure donc la stabilité du système monétaire international et la gestion des crises monétaires et financières en fournissant des crédits aux pays en difficulté financière telles qu’elles mettent en péril l’organisation gouvernementale du pays, la stabilité de son système financier, ou les flux commerciaux avec les autres pays.
            Depuis 1976 et la disparition d’un système de change fixe, le FMI a adopté un nouveau rôle face aux problèmes d’endettement des pays en développement dont les PMA font partis. Suite à cette nouvelle politique, les interventions du FMI se sont multipliées dans ces pays à partir des années 1980 afin de faire face au vaste problème de la dette des pays du Sud. Ces derniers, suite aux pressions du FMI, ont été poussés à s’ouvrir au commerce international et à orienter leur agriculture vers une agriculture exportatrice (cacao, coton…). En rentrant sur ces marchés ultra-concurentiel, cette démarche de libéralisation maximale les a rendus bien plus vulnérables aux problèmes des subventions agricoles. Cette concurrence est inégale et faussée car les pays du Nord, fortement subventionnés, peuvent vendre leurs produits à des prix très bas et face auxquels les PMA, qui ne sont pas subventionnés, ne peuvent s’aligner.
            Il faut noter que depuis les émeutes de la faim de 2008, pour faire face à la pénurie de denrées alimentaires, le FMI a changé point de vue et conseille maintenant aux PMA de s’orienter  vers une agriculture vivrière.


            «Le représentant du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal, Alex Segura, a exhorté le gouvernement sénégalais à "réajuster ses dépenses" estimant que "le système budgétaire du pays ne tient plus et l'Etat doit 150 milliards FCFA au secteur privé".
            Pour le responsable du FMI, le budget de l'Etat ne peut pas aujourd'hui, soutenir ce niveau de subvention qui est "en train de creuser, de dégrader la position budgétaire du Sénégal avec un déficit qui devient de plus en plus inquiétant.”
Dépêche Intelink du 17/05/08.

La Banque mondiale

     Créée le 27 Septembre 1945 sous le nom de Banque Internationale pour la reconstruction et le développement et présidée depuis le 1er juillet 2007 par Robert Zoellick, la  Banque mondiale  désigne deux institutions internationales : la banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (IDA), créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements, des conseils, aux États en difficulté.
            La Banque mondiale a été créée principalement pour aider l'Europe et le Japon dans leur reconstruction, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mais avec le mouvement de décolonisation des années soixante, elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la croissance économique des pays en voie de développement africains, asiatiques et latino-américains.
            Ses objectifs ont évolué au cours des années. Elle a récemment mis l'accent sur sur les pays en voie de développement (PVD), et en particulier les pays les moins avancés (PMA), sur des axes comme l'éducation, l'agriculture, l'industrie,…
            En ce qui concerne les subventions agricoles, la Banque mondiale reste neutre tout en soulignant les différents problèmes qui pourraient aparaitre si on les supprimait et ceux qui pourraient s’aggraver si on les conservaient. « Depuis trois ans, les prix mondiaux des aliments ont explosé, grimpant de 83 %. Les prix du blé et du maïs, en particulier, ont triplé. Si la situation perdure, la Banque mondiale prévoit que la flambée des prix agricoles tuera 100 millions de pauvres. On évoque un "tsunami silencieux". Plusieurs facteurs ont contribué à alourdir la facture ali-mentaire […]. Mais un autre suspect est toujours pointé du doigt : les subventions des pays riches. Elles rendent déloyale la concurrence que livrent les agriculteurs du Nord aux fermiers du tiers monde. En ces temps de famine, plusieurs réclament leur abolition. Mais attention : éliminez les subventions, et les prix mondiaux vont... grimper ! C'est ce que démontre une étude de la Banque mondiale qui vient de paraître. »
Texte de David Descôteaux tiré du Journal Les Affaires, édition du 3 au 9 mai 2008.


OMC (Organisation mondiale du commerce)

            L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC, ou World Trade Organization, WTO) née le 1er janvier 1995, est une organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce international entre les pays. Au cœur de l'organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés (à Marrakech) par la majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est d'aider, par la réduction d'obstacles au libre-échange, les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités. Mais, l’OMC est avant tout un cadre de négociation où les gouvernements membres se rendent pour essayer de résoudre les problèmes commerciaux qui existent entre eux, le tout sur un mode démocratique au sens où chaque Etat représente une voix, quel que soit son poids politique et/ou économique.
            Depuis la fin des années 1990 l'OMC a été l'objet de critiques de la part des mouvements alter-mondialistes. Beaucoup critiquent aussi la différence de traitement entre sa capacité à faire appliquer les réformes en matière de commerce (notamment suppression des droits de douanes) en comparaison du peu d'intérêt qu'elle manifeste à faire respecter les droits fondamentaux sociaux et éthiques (pas de règle sur les salaires, sur l'environnement, sur les droits syndicaux etc.). L'OMC place le productivisme et les intérêts du commerce au-dessus des considérations sociales (conditions de travail, vie sociale et familiale), sanitaires (par exemple: règlement du conflit relatif à la viande bovine aux hormones) et écologiques (le gaspillage des ressources alimentaires et énergétiques n'est pas pris en compte).
            En 2001 a débuté le cycle de Doha qui portait surtout sur la « libéralisation du commerce international » , et avait comme objectif explicite le « développement » des pays en développement. Cette négociation se focalisait notament sur l'agriculture et sur l'amélioration de l'accès aux marchés des pays riches pour les produits agricoles des pays en développement (PED). Parmis thèmes traités par cette ronde de négociation l’ouverture des marchés et la réduction, puis l’élimination, de toutes les formes de subventions à l'exportation et de soutien interne à l'agriculture fait du cycle de Doha un élément indispensable à notre controverse. Cette négociation a été relancée début février 2007 (voir négociations actuelles)
            « L’analyse économique nous montre qu’il est parfois possible de remédier efficacement à divers types de défaillances du marché en recourant à des subventions. Elle nous montre également que les subventions peuvent fausser les courants d’échanges si elles donnent un avantage concurrentiel artificiel à des exportateurs ou à des branches de production concurrençant les importations. »

OMC Rapport sur le commerce mondial 2006

            «Les pays en développement, emmenés par le Brésil, demandent particulièrement aux Etats-Unis de réduire leurs subventions agricoles, estimant qu'elles faussent les prix mondiaux et pénalisent les producteurs du Sud. Le cycle de Doha, qui aurait déjà dû aboutir à la fin de 2004, continue à achopper sur ces questions. »
La Tribune.fr - 17/12/07


FAO (Food and Agriculture Organisation of the United Nations)

            Créée en 1945, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est une organisation spécialisée du système des Nations unies regroupant 190 membres (189 États plus l’Union européenne).
            Son objectif unique et affiché est « Aider à construire un monde libéré de la faim », sa devise, inscrite sur son logotype, est « Fiat panis » (« qu'il y ait du pain (pour tous) »). Pour cela, ils entreprennent des actions diverses telles que fournir des informations et harmoniser les normes dans les domaines de la nutrition, l’agriculture, les forêts et la pêche, fournir une assistance technique aux pays en développement…

«Tout en reconnaissant que les subventions agricoles de l’OCDE aident les pays importateurs nets de denrées alimentaires à maintenir la facture de leurs importations à un faible niveau, M. Hartwig de Haen, Sous-Directeur général de la FAO responsable du Département économique et social, affirme que «ces subventions envoient de faux signaux à ces pays, les incitant à négliger leur propre agriculture»

Nouveau rapport de la FAO sur le commerce agricole et la pauvreté
,
 John Riddle Relations médias, FAO



Les ONG (Organisations non-gouvernementales)

OXFAM international(Oxford Committee for Relief FAMine)

            Créée en 1995 Oxfam International est une confédération internationale composée de 13 organisations non-gouvernementales indépendantes qui, à l’échelle mondiale, se consacrent à la lutte contre la pauvreté et l’injustice qui lui est intrinsèquement liée. Leur mission tend à créer un monde plus juste libéré de la pauvreté et de permettre aux individus d’exercer leurs droits et de réussir leur propre vie. Les membres d’Oxfam entendent faire partie intégrante du mouvement citoyen mondial capable d’apporter des réponses à ces problématiques globales. Leur objectif est de créer des méthodes de travail et des structures adaptées afin de mener, dans un monde complexe et interdépendant, une action au niveau international. Ils collaborent ainsi avec les communautés et les organisations partenaires en mettant en place des projets de développement axés sur le long terme, des aides d’urgence, des recherches et des campagnes dont l’objectif est de rendre le monde plus équitable. Le travail d’Oxfam se concentre sur une série de problématiques comme le commerce, les conflits, les dettes et l’aide au développement ainsi que l’éducation. Les subventions agricoles font parties de ces inégalités qui divisent les pays du Nord et du Sud. Suivant leur politique d’équité des pays, l’OXFAM s’oppose fortement aux subventions agricoles qui défavorisent les PMA et cherchent à les supprimer car elles font chutter le prix des marchandises sur le marché mondial sur lequel les PMA doivent s’aligner afin de rester concurentiels mais, fautes de subventions, perdent énormément d’argent.

       D'après le rapport d'Oxfam, les subventions des pays du Nord défavorisent considérablement les exploitants agricoles pauvres de l'Afrique : "En faisant chuter les cours, les contribuables américains -- ainsi que leurs homologues européens dans le cas d'autres marchandises -- sont directement responsables de la pauvreté en Afrique." Oxfam estime que les subventions américaines se sont traduites en Afrique par un manque à gagner de plus de 300 millions de dollars pendant la saison 2001/02. Les subventions américaines influencent considérablement le marché mondial car une proportion importante de la production des Etats-Unis -- plus de 50 % -- est exportée, ce pays étant de loin le plus grand exportateur mondial.

Afrique Relance, ONU

Sources (Organisations internationales) :
 La Tribune
 
Vision Durable
Oxfam
Intelink 

Ecole des Mines de Paris - Etude de controverses 2007