Un autre exemple de cette confrontation entre deux conceptions de la science peut être trouvé en considérant les pièges effectués par les particuliers ou par les apiculteurs pour tenter de résister à la pression exercée par le frelon.
Ainsi, les pièges « réalisés dans son jardin » diffèrent des pièges testés par les instituts scientifiques ou du moins les conditions d'expérimentation peuvent ne pas être tout à fait semblables. On peut ainsi obtenir un savoir plutôt d'expériences sur le terrain (efficacité des pièges testée par le particulier, donc plutôt empirique) opposé au savoir scientifique plus rigoureux qui nécessite d'effectuer le test dans des conditions différentes. Les pièges effectués par les particuliers ne sont par ailleurs pas toujours testés par les scientifiques, et donc ne sont pas approuvés par ceux-ci sans même l'existence de vérifications concrètes.
On peut aussi citer l'exemple de Jean-Paul Cros, de l'AAAFA, qui effectue des expériences pour vérifier si effectivement il y a concurrence entre les frelonnes :
« [Le MNHN dit que] Quand elles sortent de l'hibernation, et bien si on les laisse entre elles, elles vont se tuer les unes entre les autres, avec une certaine concurrence, pour acquérir la meilleure place au meilleur endroit pour avoir un nid le plus beau possible. C'est des conneries. Et ce sont des conneries. [... Pour preuve, j'ai fabriqué une grande cage à frelons, en plexiglas pour qu'elles soient visibles et tout ça... Et j'y ai mis les dix premières prises de l'an dernier et je les ai mises sans la cage. Elles ont vécu dans le froid, à l'abri, et elles sont restées longtemps, avec plus ou moins d'hibernation, elles ne se sont jamais disputées, et puis après il y en a une qui a commencé faire un nid etc. et les autres ont aidé. Il n'y a aucune concurrence ni déloyale ni agressive. »
Le résultat d'une expérience de particuliers est ainsi confronté au savoir scientifique, qui leur vient d'observations du frelon dans son milieu naturel.
Cours de Description de controverses
MINES ParisTech - mai 2011
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