Il est bien sûr logique que l'implication des acteurs dans le problème est déterminante quant à leur position sur le piégeage.
Les apiculteurs sont directement touchés par le problème : leur activité est menacée par cette nouvelle espèce et ils souhaitent donc protéger leurs ruches. Les syndicats donnent ainsi des estimations des pertes apicoles : dans les secteurs touchés, environ 33% de leur cheptel a été exterminé, en grande partie à cause du frelon asiatique, selon le Syndicat Apicole de Gironde (chiffres non confirmés par ailleurs). En conséquence, ils souhaitent défendre leurs abeilles - et prônent donc un piégeage. Cependant, ce ne sont pas que les abeilles qui sont en jeu, comme ils le soulignent, mais toute la biodiversité, pour les vergers, les graines... puisque les abeilles sont des éléments pollinisateurs non négligeables.
Les scientifiques ne sont présents « qu'en tant que » scientifiques : ils étudient le problème, la biologie du frelon, l'impact de telle ou telle campagne de piégeage, la sélectivité des pièges, etc. mais ne sont pas touchés financièrement par l'invasion du frelon. Ils ont donc un avis plus extérieur sur la question.
Les pouvoirs publics se doivent de faire le lien entre les deux partis cités précédemment. Ils doivent écouter les demandes des apiculteurs, mais également se baser sur des données chiffrées et certifiées par des professionnels. Leur action s'est pour le moment révélée assez discrète. Ils appliquent le principe de précaution, ne pas prendre de mesures dans l'immédiat tant que les conséquences de ces mesures ne sont pas évaluées précisément. Il est à noter que l'action des pouvoirs publics français est décriée par certains députés espagnols, qui se préoccupent du problème qui vient d'arriver en Espagne [19], estimant que le fait de laisser les apiculteurs se débrouiller seuls sans coordination par l'Etat n'est « pas la solution la plus adéquate ».
Les médias ont toujours une question d'audience à respecter. Il faut que l'information intéresse et soit lue, et ceci peut parfois se faire au détriment de la véracité de celle-ci. Ils ont plutôt intérêt à susciter une controverse, et non à la pacifier.
Cours de Description de controverses
MINES ParisTech - mai 2011
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