Perspectives
Situation actuelle et perspectives
Après avoir signé le Pacte pour le Développement Durable du Grand Sud en Septembre 2008, Vale Inco Nouvelle-Calédonie obtient le 9 Octobre 2008 les arrêtés d’autorisation d’exploitation du site de Goro, ce qui lui permet de débuter la production en 2009. L’activité minière y débute progressivement, comme Vale Inco NC l’affirme sur son site internet (consultable au lien suivant : lien) l’usine de Goro devrait obtenir son rendement optimal en 2013. Ainsi, la phase de lancement n’est pas entièrement terminée, la situation continue d’évoluer sur le site de traitement, et l’exploitation croît dans la mine.
La progression de Vale Inco Nouvelle-Calédonie est surveillée de près : l’ŒIL vérifie les données fournies par les industriels ; dans son rapport d’activité (consultable au lien suivant : lien) il affirme également mener des études sur l’ensemble de l’environnement de Goro. Si l’observatoire avance dans ses recherches sur les indicateurs environnementaux, il rencontre de nombreux écueils dans son action pour la communication entre les différents acteurs de la controverse. En effet, selon Céline Duron, chargée de communication scientifique à l’ŒIL, « l’accès à l’information, de la part de nos partenaires, est un des freins essentiels » (Propos extraits de l’entretien réalisé le 15/05/12). Ainsi, les membres de l’ŒIL n’oublient pas leurs intérêts mais si la communication est difficile il reste que les différents partis ont su trouver un terrain d’entente, les tensions ont été apaisées grâce aux efforts et à l’investissement de chacun.
Les débuts de l’exploitation sur le site de Goro n’ont pas été sans surprises pour autant. Trois fuites d’acides ont marqué ces trois premières années de production : la première est survenue alors que l’usine était en phase de test en avril 2009, la seconde en 2010 et enfin la troisième très récemment comme nous l’a appris Céline Duron : « En ce moment même il y a une situation de crise, et ce matin on était sur le terrain car il y a cinq jours il y a eu une fuite d’acide […] c’est le troisième accident industriel qui a lieu depuis 2009 ». Ces fuites semblent pourtant être des accidents envisageables dans toutes industries chimiques. On peut se demander si ces facteurs de risques n’ont pas été négligés face aux menaces à long terme sur la forêt et le lagon calédoniens. En effet, alors que les acteurs s’interrogent sur des enjeux environnementaux relatifs aux dimensions exceptionnelles de l’exploitation, des dangers, en apparence plus faciles à anticiper, viennent entacher les efforts réalisés et menacer directement l’équilibre du site.
Enfin, toute la dynamique environnementale de cette controverse a donné lieu à des travaux novateurs. Le reboisement des sites utilisés a requis des études sur la flore locale, de même les récifs coralliens ont été l’objet de nombreuses recherches scientifiques. C’est ainsi que des projets de fermes coralliennes ont vu le jour : Soproner-Ginger, une entreprise d’ingénierie calédonienne, a réalisé la transplantation de 2000 m² de corail, ce qui était une première en Nouvelle-Calédonie (source : « Les jardins de Prony », document publié par Vale le 05/10/06, accessible au lien suivant : lien, page consultée le 16/05/12). L’installation de l’usine sur le site de Goro a donc créé une véritable dynamique scientifique ; si les dangers pour l’environnement sont réels, les efforts mis en place pour le protéger font vibrer l’économie de la Province Sud. Il reste à voir si l’usine parviendra à un rendement optimal d’ici 2013, et si toutes les mesures préventives sauront protéger « le plus beau lagon du monde » des dangers de l’industrie hydrométallurgique sur le long terme.
Transplantation de corail dans la baie de Prony
(Source : site de Vale Inco NC : lien)
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